Réunion du Comité à Windhoek, Namibie

29-30 Juillet 2011

Le Comité Afrique de l’Internationale Socialiste s’est réuni à Windhoek, Namibie, le 29-30 juillet, rassemblant des représentants des partis politiques d’Afrique et d’ailleurs pour discuter un ordre du jour qui incluait ‘Œuvrer pour une bonne gouvernance en Afrique: l’agenda économique et politique’, ‘Processus électoraux en Afrique en 2011-12’, ‘Garantir la paix par la résolution des conflits’ ainsi que des brefs rapports sur les situations nationales dans des pays de la région.

La réunion a débuté par des allocutions de Pendukeni Iivula-Ithana, Secrétaire générale du parti hôte, SWAPO, qui a chaleureusement accueilli les participants à Windhoek, exprimant sa satisfaction d’accueillir cette réunion et de raviver les relations fraternelles et la solidarité avec d’autres partis de la région; du Secrétaire général de l’Internationale Socialiste, Luis Ayala, qui a souligné le rôle crucial des sociaux-démocrates en Afrique montrant la voie pour le changement, la bonne gouvernance, l’équité économique et la démocratie, sans lesquels le développement humain ou la lutte contre la pauvreté et la faim ne peuvent pas s’atteindre; et du Président du Comité, Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste du Sénégal, qui a mis en évidence le fait que la bonne gouvernance est impossible sans la tenue d’élections libres, équitables et transparentes, l’Etat de droit et la distribution équitable des ressources nationales, et que la démocratie était le premier pas pour garantir la stabilité ainsi qu’une paix et sécurité durable.

Lors des discussions approfondies sur le premier thème ‘Œuvrer pour une bonne gouvernance en Afrique: l’agenda économique et politique’, les participants sont convenus que le manque de bonne gouvernance é tait étroitement lié à un déficit de démocratie et qu’elle nécessitait fondamentalement que la population dans son ensemble soit entendue et que ses aspirations soient prises en compte dans les efforts politiques et économiques. La démocratie et la bonne gouvernance étaient liées dans le fond et dans la pratique et souvent des démocraties de façade empêchaient un développement positif. Afin de faire progresser, de combattre la pauvreté et pour répondre aux besoins des citoyens, la démocratie doit aller de pair avec la bonne gouvernance qui alors permettra la stabilité économique et politique.

Sur le deuxième thème ‘Processus électoraux en Afrique en 2011-12’, plusieurs situations nationales ont été considérées et prises comme exemples pour souligner que les élections dans quelques pays étaient toujours défectueuses où le gagnant était connu bien à l’avance des élections, ou elles représentaient un coup de force validé par le pouvoir judiciaire ou imposé par les forces de l’ordre et où la constitution et les lois électorales étaient violées. En ce qui concerne les 25 élections présidentielles et législatives prévues dans le continent pendant les dix-huit prochains mois, les participants étaient unanimes sur le besoin de permettre aux électeurs d’exercer leurs droits civiques dans des élections libres, équitables, transparentes et démocratiques afin d’éviter des troubles parmi la population ou la détérioration des valeurs démocratiques de l’Etat. Le Comité a également souligné l’importance que les acteurs politiques respectent ces principes et que les militants et les sympathisants soient formés dans ce sens.

‘Garantir la paix par la résolution des conflits’ était le troisième thème sur l’ordre du jour, pendant lequel les discussions se sont concentrées sur des raisons de conflit allant de guerres civiles qui ont tendance à s’étendre à des pays voisins, de la diversité ethnique et religieuse qui pouvait engendrer des tensions, au partage inéquitable des ressources naturelles causant des niveaux élevés de pauvreté, la famine, la corruption et l’effondrement des institutions politiques. Les soulèvements sociaux étaient le résultat de mauvaise gouvernance et de la distribution inégale des ressources et souvent des conflits au sein d’un pays étaient dus à un manque de démocratie interne. La résolution de ces conflits devait inclure une démocratie participative où la population pouvait exprimer sa volonté à travers la tenue d’élections régulières, démocratiques et transparentes. La protection et la promotion des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et d’un développement économique et social durable étaient tous perçus comme des facteurs importants pour la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent africain. Le Comité a également réaffirmé la position adoptée par le Conseil de l’IS lors de sa dernière réunion à Athènes pour une solution pacifique et durable du conflit du Sahara occidental.

Evoquant les répercussions préjudiciables du trafic de drogue, du blanchissement d’argent et du terrorisme sur l’Afrique, les participants sont convenus que ces questions importantes seront traitées plus profondément lors de la prochaine réunion du Comité.

Lors de la conclusion de la réunion, les participants ont adopté la Déclaration de Windhoek, qui souligne quelques points clés des discussions et qui appelle pour l’Afrique d’être représentée parmi les membres permanents au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. En soutenant la construction de véritables démocraties engagées dans la promotion des droits de l’homme, la prévention et la résolution de conflits, ainsi que la consolidation de la paix, le Comité a réaffirmé le rôle important de la femme dans ces domaines.

Répondant à une invitation fraternelle du PAICV du Cap-Vert, le Comité est convenu que sa prochaine réunion aura lieu à Praia dans la deuxième moitié de l’année.

Participants