Déclaration sur la Caraïbe

Comité de l’Internationale Socialiste pour l’Amérique latine et la Caraïbe, Kingston, Jamaïque, 1-2 septembre 2000

Original: anglais

Le Comité de l’Internationale Socialiste pour l'Amérique Latine et la Caraïbe, réuni à Kingston, concernant le thème "Donner la priorité aux gens et promouvoir la solidarité dans l’évolution mondiale", a abordé des thèmes d’intérêt particulier pour la Caraïbe avec des représentants de partis politiques de ces pays, et a pris note d’un nombre de sujets:

1. Avec l’avènement de la mondialisation et la dominance de l’économie de marché, il est urgent de reconnaître les problèmes spécifiques auxquels sont confrontés les petits et micro Etats si l’on veut que ces derniers puissent bénéficier des opportunités que présente la croissance de l’économie mondiale. Ceux-ci comprennent, mais ne sont pas limités à:

  • Les crises soudaines du système économique mondial liées au flux croissant et non contrôlé de capitaux à court terme.
  • Les menaces que représente la réglementation imposée par les pays de l’OCDE à l’industrie financière offshore dans un certain nombre de pays, qui va affecter l’avantage comparatif dont bénéficiaient ces pays auparavant.
  • La vulnérabilité face à la criminalité, aujourd’hui organisée au plan mondial, pour le trafic d’armes et de stupéfiants illégaux, qui représente une menace pour la démocratie et la stabilité des relations sociales et communautaires.
  • Les conditions commerciales auxquelles sont confrontés les petits pays producteurs de bananes dans la région qui menacent les bases et les perspectives d’avenir de leur développement économique.
  • La vulnérabilité aux catastrophes naturelles, qui peuvent détruire l’infrastructure sociale et économique de ces pays.
  • La technologie moderne de communication qui représente un défi pour les normes et pratiques culturelles, ainsi que l’authenticité culturelle des peuples des Caraïbes.

2. La réunion a noté avec inquiétude l’action prise par l’Union européenne qui maintenant limite l’entrée d’exportations de Curaçao et d’Aruba, qui sont des pays et territoires d’outre-mer de l’Union européenne et recommande de soutenir totalement les demandes faites par ces pays pour obtenir un soutien technique approprié afin de les aider à développer d’autres activités économiques.

3. Les représentants ont convenu que l’IS, en tant qu’organisation internationale, occupe une position unique pour promouvoir le soutien et la solidarité avec les petits et micro Etats face à leurs problèmes, au niveau mondial, et pour faire en sorte que les besoins et aspirations des peuples des Caraïbes ne soient pas isolés et ne continuent plus à être marginalisés à cause des développements de l’économie mondiale. Le groupe en appelle à l’IS pour intensifier ces efforts.

4. Les représentants ont reconnu qu’il était nécessaire que les partis politiques des Caraïbes encouragent et maintiennent une communication régulière et efficace; pour développer des stratégies qui permettront à la région d’agir à l’unisson et contribuer à la définition des processus mondiaux qui déterminent actuellement les options politiques au niveau national et international.

5. Les représentants ont également reconnu que chaque Etat des Caraïbes avait pour obligation de promouvoir et de maintenir la pratique de bonne gouvernance dans son propre pays, ainsi que la gestion économique efficace de ses ressources.

6. En ce qui concerne la situation à Haïti, les représentants ont convenu que la région devait être vigilante quant aux développements politiques dans ce pays, qui représentent une menace grave pour la démocratie.

7. Les représentants ont également félicité Aruba pour avoir offert d'accueillir une prochaine réunion du SICLAC et ont offert leur support total dans cet effort.

Les participants des Caraïbes comprenaient des représentants d'Aruba, Curaçao, Haïti, République Dominicaine, St Vincent et les Grenadines, Dominique et Jamaïque.