INTRODUCTION
C’est avec grand plaisir que je présente mon rapport au Conseil de l’IS réuni à Saint Domingue, qui accueille notre première réunion du Conseil dans la Caraïbe. J’en suis particulièrement heureux, car ce sont les efforts de José Francisco Peña Gómez et du Parti Révolutionnaire Dominicain, PRD, pour la démocratie en République Dominicaine, qui nous permettent aujourd’hui de nous rassembler ici. Peña, notre cher ami et camarade, dont la devise était « Primero la gente ! » - le peuple d’abord ! — incarnait le travail de notre Internationale pour la démocratie, les droits de la personne et la justice sociale partout en Amérique Latine, dans la Caraïbe et dans le monde.
Nous étions très fiers de la victoire électorale du PRD en 2000. Bien qu’il reste de nombreux défis, le gouvernement du président Hipólito Mejía continue à progresser, inspiré par les espoirs du peuple dominicain, et offre un grand soutien aux familles après la tragédie qui a récemment frappé tant de Dominicains rentrant chez eux depuis New York. J’aimerais donc remercier le président Mejía, le président du PRD Hatuey DeCamps et toute la famille du PRD d’accueillir notre réunion. J’aimerais également exprimer toute la solidarité de notre Internationale avec les Dominicains en ce temps de deuil.
Notre rassemblement intervient à une période tragique, car quelques mois seulement se sont écoulés depuis le 11 septembre et les événements terribles qui ont changé le monde. L’Internationale a immédiatement condamné les attentats commis aux États-Unis, les qualifiant d’ « attaque contre la communauté démocratique du monde entier » et recommandé à la communauté internationale de faire tous les efforts possibles pour « traduire en justice toutes les personnes responsables de ces atrocités et débarrasser le monde du fléau du terrorisme ».
Au cours de cette réunion du Conseil, nous continuerons à nous concentrer sur le 11 septembre, avec le thème « Travailler pour un monde plus sûr et plus juste », une tâche qui comprend trois aspects: « Réagir face au terrorisme », « Résoudre les conflits » et « Lutter contre la pauvreté ». Le Conseil se concentrera aussi sur l’Amérique latine et la Caraïbe, abordant les priorités pour « approfondir la démocratie et assurer la justice sociale ». La social-démocratie est aujourd’hui présente, que ce soit au gouvernement ou à l’opposition, dans pratiquement tous les pays de la région, et l’objectif est désormais de renforcer les institutions démocratiques nécessaires pour réaliser de nouveaux progrès.
La lutte contre le terrorisme fait désormais partie des valeurs de l’Internationale Socialiste, et nous serons au premier rang dans cet effort commun, comme nous l’avons été dans la lutte pour la paix, la liberté et la justice sociale. l’Internationale Socialiste regroupe des personnes de toutes les régions du monde, de cultures et de religions différentes, sous la bannière de nos valeurs social démocrates partagées et la conviction d’une humanité, d’une civilisation communes. Il s’agit des bases pour un monde meilleur.
NOTRE TRAVAIL SUR LES QUESTIONS MONDIALES
L’Accord de Kyoto et les Questions liées à l’Environnement
L’Internationale a poursuivi son travail sur plusieurs thèmes mondiaux et de grands progrès ont récemment été accomplis, notamment au niveau du Protocole de Kyoto sur l’évolution climatique. Lorsque l’administration Bush retira les États-Unis du traité en mars dernier, l’IS déclara que cela était inacceptable et promit de faire tout son possible pour sauver l’Accord de Kyoto.
Depuis, les partis membres de l’IS, poursuivant le travail du Groupe de Travail de l’IS sur l’Accord de Kyoto et les questions environnementales, présidé par Siri Bjerke, ex ministre norvégienne de l’Environnement, ont fait pression pendant les négociations internationales à Bonn en juillet et à Marrakech au début du mois, et dans bien des cas ont participé directement à l’élaboration des accords qui ont sauvé l’accord de Kyoto. Comme convenu lors de notre dernier Conseil, l’IS se concentrera maintenant sur le processus de ratification et travaillera pour réaliser de nouveaux progrès dans la lutte contre le réchauffement de la planète au prochain Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg en septembre 2002, qui marquera le 10e anniversaire du Sommet de Rio.
La Campagne de l’IS pour l’annulation de la dette des pays les plus pauvres
L’Internationale Socialiste a également continué son travail pour l’annulation de la dette des pays les plus pauvres du monde. Il s’agit de l’une de quatre campagnes de l’IS, les trois autres étant : Lutter contre la pauvreté en Afrique, Arrêter la violence contre les femmes, Abolir la peine de mort.
Le 5 octobre à Paris l’Internationale organisa un événement spécial, accueilli par le Parti Socialiste Français. A cette occasion, l’Internationale réaffirma que l’annulation de la dette était cruciale pour donner à de nombreuses régions du monde les meilleures chances de développement. Des ateliers et une table ronde présidée par François Hollande, premier secrétaire du PS et leader de la campagne, ont rassemblé plusieurs participants, notamment des délégués d’ONG qui représentaient diverses perspectives sur l’annulation de la dette. La journée de discussions s’est conclue par l’intervention de Pascal Affi N’Guessan, premier ministre de Côte d'Ivoire, et de notre président, le premier ministre António Guterres.
Le Comité Exécutif de l’IS, réuni à Paris, publia alors une déclaration qui soulignait que la résolution de la dette des pays en développement était un test crucial de la solidarité mondiale du nouveau millénaire, que l’annulation de cette dette « doit s’inscrire dans la perspective politique claire du financement du développement ». Le Comité Exécutif de l’IS prépara aussi un programme d’activités qui contient notamment des initiatives de nos partis membres dans leur propre pays, une coopération plus étroite de l’IS avec la société civile et des missions de l’IS auprès d’institutions financières internationales, l’ONU et l’OMC pour faire évoluer nos propositions d’annulation de la dette.
L’économie, la cohésion sociale et l’environnement
La solidarité internationale qu’encourage notre Internationale était également à l’honneur lorsque le Comité de l’IS sur l’Economie, la Cohésion sociale et l’Environnement s’est réuni à Mexico les 1 et 2 octobre pour développer des idées pour la construction de « ponts à travers l’écart numérique : le rôle de l’éducation au XXIe siècle. »
Ce rassemblement, accueilli par le Parti de la Révolution Démocratique, PRD, et le Parti Révolutionnaire Institutionnel, PRI, et présidé par Christoph Zöpel, président du Comité, s’est penché sur les différentes dimensions du fossé numérique, au niveau international et au sein de chaque pays, ainsi que sur les fossés entre générations et entre sexes dans l’utilisation des nouvelles technologies et l’accès à ces dernières.
Dans le cadre du travail de l’Internationale pour renforcer les aspects sociaux de l’économie mondiale, notamment au niveau de l’éducation et de la formation, les participants ont adopté un document détaillé soulignant que « la créativité humaine, les connaissances humaines et l’intelligence humaine sont les principales forces productives d’avenir ». A ce niveau, il a été recommandé de réaliser des investissements plus importants et plus équitables pour développer les ressources humaines, et d’intensifier le rôle actif des Etats et des acteurs privés dans le financement de programmes et dans le développement d’opportunités d’évolution technologique.
L’importance du rôle des gouvernements sociaux-démocrates et des partis membres de l’IS a également été souligné, notamment pour aider les pays technologiquement défavorisés à combler le fossé grâce à une plus grande coopération internationale dans la fourniture d’une formation de qualité, et en poussant les institutions internationales comme l’ONU et l’OMC à faire plus pour que tous les peuples du monde puissent bénéficier de la révolution numérique.
L’Organisation Mondiale du Commerce
Le Groupe de Travail de l’IS sur l’Organisation Mondiale du Commerce s’est réuni ici à Saint Domingue la veille de notre Conseil, poursuivant le travail effectué pendant la réunion du Conseil de l’IS à Lisbonne en juin dernier, lorsque l’Internationale demanda la réforme et l’amélioration de l’OMC afin qu’elle puisse étendre les avantages de la mondialisation à tous les peuples.
Notre rassemblement aujourd’hui, qui sera présidé par Erkki Tuomioja, ministre finlandais des affaires étrangères, Parti Social Démocrate finnois, président du Groupe de Travail, analysera cette question, dans une déclaration qui sera émise par le Conseil, suite à la nouvelle série de négociations sur le commerce mondial réalisée il y a quelques semaines à peine par les 142 membres de l’OMC à Doha, et au vu du nouveau paysage mondial après le 11 septembre.
Les autorités locales
Le Comité des Elus locaux et régionaux de l’IS s’est réuni à Mexico les 23-24 juillet pour travailler au développement d’une Charte des Villes Gouvernées par les Socialistes et faire progresser notre travail sur les effets de la mondialisation au niveau local. La réunion était organisée par le Parti de la Révolution Démocratique, PRD, et par le Parti Révolutionnaire Institutionnel, PRI et était présidée par Hermes Binner du Parti Socialiste Populaire, PSP, d’Argentine, président du Comité et maire de Rosario.
Les maires et représentants des municipalités d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine se sont exprimés sur les questions d’autonomie fiscale et des indicateurs de qualité de la vie urbaine. Ils ont approuvé un document intitulé ‘Déclaration de Mexico’, qui a souligné l’importance d’incorporer les opinions de tous les citoyens, hommes et femmes, dans la préparation, la mise en œuvre et le contrôle des politiques publiques.
Cette approche typiquement socialiste sera incorporée dans notre Charte des Villes Gouvernées par les Socialistes, ainsi que notre position social-démocrate réitérée dans la Déclaration de Mexico : « les êtres humains sont notre préoccupation principale, et nous voulons mesurer les progrès en termes d’allongement de l’espérance de vie, de diminution de la mortalité infantile, d’accès à l’éducation, la santé, l’alimentation, le logement, et en termes de création d’emplois, de meilleure sécurité publique et de protection de l’environnement. »
Le travail du Comité sur diverses questions, notamment celles-ci, a servi de préparation à l’Internationale pour la 3e Conférence Mondiale des Maires à Athènes du 7 au 9 décembre, qui réunira des maires, autorités municipales et conseillers municipaux de partis membres de l’IS du monde entier. Ce rassemblement, qui sera accueilli par le Mouvement Socialiste Panhellénique, PASOK, poursuivra le travail des deux conférences précédentes organisées à Bologne en 1995 et à Fez en 1998.
La tâche principale de la Conférence sera de terminer et d’adopter la Charte des Villes Gouvernées par les Socialistes. Il y aura également des débats sur trois thèmes secondaires : « La ville comme acteur principal et centre de prise de décisions au XXIe siècle », « La ville comme promoteur de solidarité, d’inclusion et de l’intégration » et « La ville en tant que force de développement durable et gestionnaire des ressources ». Ces thèmes seront abordés en détail au sein de trois groupes de travail.
NOS ACTIVITÉS DANS LE MONDE
Europe Centrale et Orientale
Les efforts considérables faits par l’Internationale Socialiste au nom de la paix, de la démocratie et du respect des droits de la personne dans les Balkans sont bien connus. Il était donc très gratifiant que la réunion du Comité de l’IS pour l’Europe centrale et orientale, SICEE, qui s’est déroulée à Belgrade les 17-18 septembre, soit la première réunion de l’IS organisée dans la République Fédérale de Yougoslavie depuis la révolution démocratique non violente qui s’est produite dans ce pays l’an dernier.
La réunion était présidée conjointement par Piero Fassino des Démocrates de Gauche, DS, Italie, et László Kovács du Parti Socialiste hongrois, MSzP, Hongrie, co-présidents du Comité, et rassemblait des délégués de nombreux partis membres de l’IS en Europe ainsi qu’un ensemble de participants de la RFY, y compris notamment le premier ministre Zoran Djindjic.
La réunion se concentra sur les récents développements dans les Balkans, les perspectives d’élargissement de l’Union européenne et d’autres questions d’actualité en Europe centrale et orientale, et le Comité publia la Déclaration de Belgrade, un document détaillé qui, entre autre, s’est réjouit des progrès remarquables réalisés par la RFY vers la démocratie et encourageait la communauté internationale à faciliter ce processus de toutes les manières possibles. En conclusion, la déclaration exprimait l’entière solidarité de l’IS à tous les partis d’inspiration sociale-démocrate et socialiste en Europe centrale et orientale et réaffirmait l’engagement de notre Internationale à diffuser les valeurs sociales-démocrates dans cette région du monde.
En ce qui concerne d’autres activités dans la FRY, je suis ravi d’annoncer que, dans le cadre de nos efforts pour approfondir nos relations avec les partis qui nous sont proches dans la région, j’ai pu participer en octobre au Congrès du Parti Démocratique, dirigé par le premier ministre Djindjic, et au Congrès du Parti pour la Démocratie Sociale.
Ailleurs en Europe, l’évolution de la social-démocratie a également progressé. J’ai notamment pu participer à un certain nombre des congrès de nos partis membres, y compris le Congrès de PASOK à Athènes du 11 au 14 octobre, le Congrès du Parti Social Démocrate Suédois, SAP, à Västeras du 5 au 11 novembre et le Congrès des Démocrates de la Gauche, DS, à Pesaro en Italie du 16 au 18 novembre. Nos sincères félicitations à Piero Fassino, qui fut élu leader du DS au Congrès de Pesaro.
Félicitations également à l’Alliance de la Gauche Démocratique, SLD, Pologne, qui a connu une victoire écrasante sans précédent aux élections du 23 septembre, que j’ai eu le plaisir d’observer. Leszek Miller, chef du SLD, est devenu premier ministre et dirige le nouveau gouvernement dominé par le SLD.
L’Amérique Latine et la Caraïbe
Le long travail approfondi de l’Internationale Socialiste dans l’hémisphère ouest s’est poursuivi avec la réunion du Comité de l’IS pour l’Amérique Latine et la Caraïbe, SICLAC, qui s’est déroulée à Managua les 20-21 octobre. Le rassemblement était organisé par le Front Sandiniste pour la Libération Nationale, FSLN.
Les délégués venus de toute l’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe ont abordé deux thèmes principaux : « Renforcer la démocratie et ses institutions » et « Construire et assurer une économie d’opportunités et le progrès pour tous ». A l’issue de longues discussions, le Comité publia la Déclaration de Managua, document qui souligne comment SICLAC utilise le travail de notre Internationale et y contribue.
En ce qui concerne le renforcement de la démocratie, le Comité se fonda sur le travail du Comité des Elus locaux et régionaux de l’IS pour souligner l’importance du renforcement des administrations municipales en Amérique Latine et dans la Caraïbe grâce à la décentralisation administrative. La Déclaration affirmait aussi que le développement juste et durable de la région dépendait de « la disparition des problèmes de la dette extérieure, qui étouffent les économies ». A cet égard, le Comité s’est joint aux efforts croissants de l’Internationale sur la question de la dette.
Le Comité émit une résolution sur Haïti, qui condamnait la multiplication des croissantes violations des droits des journalistes et des activistes politiques de l’opposition, et exigeait la poursuite des négociations pour résoudre la crise politique du pays. Quelques mois plus tôt, en août, je suis allé à Haïti et j’ai constaté qu’en dépit des énormes complexités de la situation, nos partis membres, le Parti du Congrès National des Mouvements Démocratiques, KONOKAM, le Parti Nationaliste Progressiste Révolutionnaire Haïtien, PANPRA et l’Organisation Populaire en Lutte, OPL, et des groupes politiques de conviction similaire, restaient déterminés à trouver une solution paisible et démocratique.
Nous avons aussi approuvé une résolution sur Porto Rico. Le Comité s’est réjouit de la libération de Rubén Berríos Martínez, président du Parti Indépendantiste Portoricain, PIP, qui vient de purger une peine de prison de quatre mois pour actes de désobéissance pacifique, et s’associa aux demandes du peuple de Vieques, qui a participé à un référendum le 29 juillet et voté à une majorité de 70 pour cent en faveur de la fin des manœuvres militaires sur cette île.
J’ai également eu le plaisir de participer à un certain nombre d’événements qui mettaient en valeur le travail des partis membres de l’IS dans la région au début du nouveau millénaire. J’étais à Panama en août pour le congrès du Parti Démocratique Révolutionnaire, PRD, et en novembre, à la veille de notre Conseil, j’ai participé au Congrès du Parti Révolutionnaire Institutionnel, PRI, à Mexico.
Le 27 octobre, j’ai participé à la convention nationale du Parti Libéral colombien, PLC, au cours de laquelle Horacio Serpa a été choisi à l’unanimité comme candidat présidentiel du parti aux élections prévues pour le printemps prochain. Au cours de son discours d’acceptation, il réitéra l’engagement du parti à lutter contre la pauvreté et le chômage et à trouver une solution politique au conflit en Colombie. Tout cela informera nos discussions ici à Saint Domingue.
Dans la Caraïbe, nous félicitons le Mouvement Electoral Populaire, MEP d’Aruba, pour sa victoire aux élections du 28 septembre. Nelson Oduber, leader du MEP, est devenu Premier ministre lorsque notre parti remporta une majorité claire au parlement. C’est la première fois qu’un parti obtient le contrôle total du corps législatif de l’île depuis plus de vingt ans. Le succès du MEP intervient après la victoire décisive aux élections le printemps dernier du Parti Travailliste Uni, ULP, à St Vincent et Grenadines et l’accession de Ralph Gonsalves, dirigeant de l’ULP, au poste de premier ministre.
Egalement sur le front électoral, une délégation de l’Internationale Socialiste se trouvait au Nicaragua pour observer les élections du 4 novembre et pour exprimer notre soutien et notre solidarité au FSLN suite à sa défaite serrée et particulièrement difficile, résultat duquel le FSLN se relève déjà et qui ne change pas le rôle du parti en tant que force sociale-démocrate dans la région.
La Méditerranée
Notre Internationale est bien consciente de l’importance accrue des développements et des problèmes de cette région depuis le 11 septembre, comme le montra la réunion du 29-30 octobre de l’IS Méditerranée à Séville, en Espagne, où le premier thème à l’ordre du jour était « Les conséquences politiques, économiques et de la sécurité pour la Méditerranée dans le nouveau contexte international. »
Cette réunion, accueillie par le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, PSOE, et présidée par Trinidad Jiménez, comptait sur la participation de partis membres de l’IS venus des pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient qui entourent la Méditerranée. Les participants ont également lancé des discussions sur « les stratégies socialistes pour faire évoluer le partenariat euro-méditerranée » et « Les Migrations en Méditerranée ».
Après ses délibérations, le Comité a émis la Déclaration de Séville, qui contenait la « condamnation la plus forte » des attentats du 11 septembre par les délégués, et souligna la conviction de notre Internationale, comme quoi « c’est uniquement par l’intermédiaire du dialogue entre différentes cultures, guidé par la volonté de comprendre les sensibilités des uns et des autres et par un engagement ferme aux principes démocratiques et au développement social et économique viable et équilibré » que nous pourrons guérir les blessures et calmer les peurs qui caractérisent la crise internationale actuelle.
Le Comité exprima également le souhait que l’Union européenne, ainsi que les pays de la Méditerranée, appliquent les principes de la Déclaration de Barcelone concernant la politique, la sécurité, l’économie et les finances, ainsi que les questions sociales, culturelles et humaines.
Le Comité déclara qu’il était inquiet du fait que le respect des droits de la personne humaine restait une priorité trop peu élevée dans un certain nombre de pays de la région, et que la situation s’était détériorée, notamment en Algérie. Mais il nota également que certains pays, comme le Maroc, faisaient de bons efforts dans leur transition à la démocratie, « un pas positif dans la consolidation de la région Euro-méditerranée en tant qu’arène de dialogue, d’échange et de coopération ».
Afrique
Je suis heureux d’annoncer que l’Internationale accueille à notre Conseil une délégation de Frodebu, l’un des partis politiques les plus importants du Burundi, et membre clé du gouvernement historique partageant le pouvoir entre les Hutus et les Tutsis, négocié par notre ami de longue date, Nelson Mandela. Le fait que Frodebu soit représenté ici à Saint Domingue souligne notre solidarité avec le peuple africain et l’importance croissante de notre travail, notamment depuis le 11 septembre, pour la résolution paisible des conflits partout dans le monde.
Nous préparons également un programme pour une mission de l’IS dans la région des Grands Lacs. L’Internationale est consciente depuis toujours que la résolution des conflits en Afrique est une condition fondamentale du progrès. C’est donc avec une détermination encore plus forte que nous nous préparons à soutenir encore plus directement les efforts de paix dans les pays des Grands Lacs et entre ceux-ci. Cette mission, qui se déroulera en janvier 2002, sera dirigée par le président du Cap-Vert, Pedro Pires.
J’ai récemment pu rencontrer le président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, l’un des onze pays du continent africain dans lesquels des partis membres de l’IS sont désormais au gouvernement, soit seuls soit en coalition. Les développements en Côte d’Ivoire reflètent tout particulièrement les progrès accomplis par nos partis dans la région en ce qui concerne la démocratie et le renforcement des institutions démocratiques.
Abidjan sera le lieu choisi pour la première réunion régionale de soutien à la campagne de l’IS pour l’annulation de la dette (qui sera lancée au début de l’année prochaine), accueillie par le Front Populaire ivoirien, FPI. Nous continuerons ainsi à traiter les problèmes de l’Afrique comme les nôtres et à promouvoir notre programme mondial commun comme manière de trouver des solutions. La prochaine opportunité de consolider notre travail dans la région sera la réunion du Comité IS sur l’Afrique, prévue pour le début de l’année prochaine. Elle rassemblera des partis sociaux-démocrates et de même conviction qui luttent souvent dans des situations difficiles, et qui continuent à se faire de nouveaux amis dans la région, dont certains sont ici avec nous.
Asie et Pacifique
Une question qui se trouve depuis longtemps au sommet de notre ordre du jour Asie-Pacifique est le Timor-Oriental, où des élections générales ont été organisées fin septembre sous les auspices des Nations Unies. J’ai pu observer le processus en compagnie, entre autres, de délégations du Parti Travailliste australien, ALP et du Parti Travailliste néo-zélandais, NZLP. Après avoir soutenu pendant tant d’années l’indépendance démocratique au Timor-Oriental, l’IS était ravi de constater la participation exceptionnellement élevée aux élections, remportées par nos amis de Fretilin, le principal mouvement de libération du Timor oriental. L’Internationale poursuit son soutien total alors que le Timor oriental rédige sa première Constitution, étape suivante fondamentale vers le statut de nation.
Dans cette région, l’Internationale a également continué à se concentrer sur Fidji, où des élections fin août devaient être une étape critique dans le rétablissement de la démocratie après le renversement violent du gouvernement multiethnique et démocratiquement élu du Premier ministre Mahendra Chaundhry en mai 2000. Lorsque le Parti Travailliste de Fidji, dirigé par Chaudhry, arriva en seconde place aux élections d’août et fut exclu du gouvernement par le parti victorieux, l’Internationale exprima sa profonde inquiétude face à cette violation de la Constitution multiraciale de Fidji, de 1997, selon laquelle les partis sont habilités à des places au gouvernement en proportion du nombre de sièges qu’ils détiennent au parlement. Le Parti Travailliste de Fidji a porté l’affaire devant la justice de Fidji et l’Internationale continuera à apporter son soutien total à notre parti et à sa lutte démocratique.
Peu après la nouvelle année, les 8-9 février, notre Comité Asie du Pacifique se réunira à Manille, où notre hôte, le Parti Socialiste Démocratique philippin, PDSP, dirigé par Norberto Gonzales, se trouve dans le gouvernement du Président Gloria Macapagal Arroyo. Le Comité poursuivra son travail sur toutes les questions importantes pour cette région, notamment trouver des moyens pour surmonter l’impasse actuelle dans l’effort de réconciliation entre la Corée du Sud et la Corée du Nord.
EN CONCLUSION
A notre époque difficile, l’Internationale Socialiste continue d’être définie par son engagement à résoudre les conflits et à assurer une paix durable. Nos discussions sur la résolution des conflits se concentreront donc sur la situation au Moyen-Orient. Nos efforts pour la paix dans cette région sont bien connus, car l’Internationale a été présente chaque fois qu’il y a eu des développements positifs.
L’Internationale est consciente que la seule manière de résoudre les conflits est de faire appel au dialogue et à la négociation. Il s’agit d’un processus parfois compliqué, avec des hauts et des bas, comme nous l’avons vu non seulement au Moyen-Orient mais aussi en Afrique et dans d’autres régions.
Notre Internationale, qui comprend parmi ses membres le Parti Travailliste et Meretz en Israël et Fatah en Palestine, représente un forum pour une meilleure compréhension et confiance, comme l’a démontré la dernière réunion de notre Conseil à Lisbonne.
Nos efforts se poursuivront dans les mois à venir, avec des initiatives de notre Groupe de Contact Permanent et du Comité de l’IS sur le Moyen-Orient. Le président de ce Comité, Thorbjorn Jagland, était membre de la Commission Mitchell dont nous soutenons toutes les recommandations pour faire redémarrer les négociations. La résolution des conflits sera également à l’ordre du jour de notre Comité sur la Paix, la Démocratie et les Droits de la Personne Humaine, qui se réunira les 24-25 janvier 2002 aux Nations Unies à Genève.
Je suis sûr que notre Conseil réaffirmera que la mission de notre Internationale est d’encourager la paix là où elle n’existe pas, le respect des droits de la personne humaine partout où ils ne sont pas respectés, la démocratie partout où elle est absente et la justice sociale dans le monde entier, tout cela pour un monde plus sûr et plus juste.