Déclaration sur une politique migratoire progressive en Méditerranée
Suite aux échanges qui ont eu lieu dans le cadre du Comité Méditerranéen de l’Internationale Socialiste, nous déclarons que :
Pour relever le défi des mouvements de population dans la région, nous devons :
- Tracer une nouvelle voie pour une politique migratoire progressive — fondée sur la solidarité, les données probantes et la prospérité partagée.
- Aborder la migration comme une opportunité et rejeter les politiques d’externalisation qui portent atteinte aux droits fondamentaux sans élargir les options légales pour les migrants et réfugiés.
NOTRE VISION
Nous envisageons une région méditerranéenne où :
- La migration sert le développement. Plutôt que de considérer la migration comme une menace sécuritaire, nous l’intégrons dans des cadres de développement globaux. Nous reconnaissons que les envois de fonds constituent un capital de développement et la complémentarité démographique : l’Europe fait face au vieillissement et à des pénuries de main-d’œuvre, tandis que l’Afrique et le Moyen-Orient disposent d’une jeunesse et de talents. Cela peut être une situation gagnant-gagnant si elle est gérée par des voies légales et un véritable partenariat.
- Les pays d’origine et de transit sont de véritables partenaires. Contrairement au modèle actuel d’externalisation axé sur l’application des règles de l’UE, nous soutenons des cadres de partage des responsabilités qui s’attaquent aux causes profondes — conflits, autoritarisme, effondrement économique — plutôt que de se contenter de gérer les flux. Il est crucial de coordonner sur le développement, la gouvernance démocratique et la résilience climatique.
- Le genre et la vulnérabilité sont au centre. La politique migratoire a systématiquement négligé les femmes, les enfants et les familles. Il faut investir dans l’autonomisation économique des femmes, la reconnaissance des compétences, simplifier les procédures de regroupement familial et protéger les femmes migrantes contre la traite et l’exploitation au travail. L’intégration commence par l’éducation, la santé et la construction du lien communautaire.
- La coopération régionale remplace la mentalité de forteresse. La Méditerranée a historiquement été un pont. Il est important d’élargir les voies légales de mobilité professionnelle, de reconnaître les compétences et de favoriser des partenariats Sud-Nord qui renforcent plutôt qu’exploitent les pays de transit et d’origine.
- L’intégration réussit au niveau local. Les expériences locales montrent que l’investissement délibéré dans l’éducation, le logement, la santé et le dialogue interconfessionnel favorise la coexistence. Nous soutiendrons ces succès locaux et les utiliserons pour contrer la xénophobie au niveau national.
LE DÉFI À VENIR
Nous faisons face à un moment décisif. L’extrême droite progresse sur plusieurs continents. Les dirigeants autoritaires utilisent la migration pour faire avancer des agendas anti-démocratiques. La crise climatique déplacera encore des millions de personnes, intensifiant les pressions sur la région méditerranéenne.
Mais nous avons aussi une opportunité sans précédent. Les preuves montrent que les voies légales réduisent la migration irrégulière, l’investissement dans le développement s’attaque aux causes profondes, l’intégration locale réussit si elle est correctement financée, et la coopération régionale renforce toutes les parties. Nous avons le capital intellectuel, les réseaux institutionnels et le mandat démocratique pour agir.
Nous nous engageons à construire le courage politique nécessaire pour dépasser les positions défensives et offrir aux citoyen·ne·s une vision convaincante de sociétés méditerranéennes inclusives, prospères et connectées.
Nous appelons les partis progressistes d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient à se joindre à cet effort. Ensemble, nous pouvons restaurer la Méditerranée comme un espace de solidarité, de responsabilité partagée et d’espoir.
Traduit de l’anglais
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