Déclaration de Malte – Internationale Socialiste 2025
Les temps où la politique de la peur prévalait sont révolus. La dystopie n’est pas un scénario acceptable pour l’avenir. Les signes du grand changement sont déjà là. Nos valeurs sont la meilleure boussole pour avancer. Notre unité nourrit la passion d’agir.
Une société empathique ne peut être qu’un projet progressiste.
Ici, à Malte, depuis le Conseil de l’Internationale Socialiste, nous lançons un appel. Un appel à tous ceux qui souhaitent participer à la construction d’une société mondiale qui fera la différence. Une différence dans la vie réelle, au-delà des bulles créées par les algorithmes.
Nous mènerons ensemble la transformation de la solidarité en action pour tous les continents, tous les pays, toutes les régions, tous les peuples et toutes les nations.
La coopération multilatérale, la mise en œuvre des Objectifs mondiaux de développement, la lutte contre les aspirations néocolonialistes et la limitation de la concentration de richesse sont des conditions préalables pour atteindre un niveau acceptable de justice.
Nous mènerons ensemble la protection et le renforcement de nos démocraties. La cible des gouvernements, partis et politiciens progressistes par le biais de la « lawfare », l’emprisonnement, l’interdiction de se présenter aux élections, la désinformation, la capture médiatique et les discours de haine est inacceptable.
Nous sommes fiers des réalisations des progressistes au pouvoir : logement pour tous, égalité au travail, santé et éducation publiques de qualité, sécurité alimentaire et inclusion. Nous mènerons ensemble, hommes et femmes, l’intégration de toutes les questions relatives à l’égalité des genres. Nous unirons nos forces pour construire des sociétés diverses où chaque choix individuel et chaque identité seront respectés.
Le peuple nous soutiendra parce que nous osons défendre nos valeurs, nous fixons l’agenda et apportons de nouvelles idées et concepts. L’incertitude de notre monde complexe est un défi positif, et nous entendons utiliser chaque invention ou outil que la science et la technologie peuvent offrir à cette fin.
Nous mènerons ensemble la construction d’une paix fondée sur des principes et des solutions convenues. Bien que nous devions prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger nos sociétés contre les menaces traditionnelles et hybrides, nous ne voulons pas que la militarisation de la politique devienne un instrument qui marginalise la diplomatie et réduit le bien-être social.
Depuis le cœur de la Méditerranée, nous voyons toutes les conséquences de la déconstruction du développement et de la coopération humanitaire : changement climatique, pénurie alimentaire et en eau, vagues de chaleur, catastrophes naturelles, guerres par procuration, groupes extrémistes, armées de mercenaires, concurrence illégale pour les ressources nationales, renforcement des régimes autoritaires, augmentation de la pauvreté et désespoir, et la quête d’un avenir meilleur.
Nous soutenons tous ceux qui, lors de la COP30 à Belém, ont insisté sur la nécessité de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Les grands pollueurs n’ont pas le droit de faire subir au reste du monde les conséquences de leurs choix. Les objectifs fixés lors des précédentes conférences des parties n’ont pas été atteints et le temps presse. Il est urgent de passer des engagements à l’action. Le financement des efforts d’atténuation pour les plus vulnérables est un minimum de solidarité.
Nos partis membres en Afrique doivent faire face à ces défis tout en luttant pour la démocratie dans des circonstances très difficiles. L’Afrique connaît une crise de la dette qui, comme souligné lors de la récente réunion du G20, nécessite une action immédiate. Les pays africains ne peuvent atteindre durablement leurs objectifs de développement et climatiques sans mesures substantielles sur la dette et le financement du développement.
Cette situation est aggravée par les conflits de longue durée et les guerres par procuration sur le continent. Les médias internationaux prêtent peu attention aux femmes et aux enfants innocents massacrés et violés chaque jour, mais nous ne pouvons rester indifférents à ce qui se passe au Soudan, minimiser la violence aux frontières de la RDC et ignorer les attaques djihadistes dans de nombreux pays du Sahel.
L’Internationale Socialiste se félicite du succès du sommet du G20 organisé par le président sud-africain Cyril Ramaphosa et du sommet Union européenne-Union africaine très productif à Luanda, en Angola. Les deux événements ont été suivis par le Président de l’Internationale Socialiste et le Premier ministre Pedro Sánchez.
Deux ans après l’attaque du Hamas du 7 octobre ayant fait plus de 1 220 victimes et entraîné l’enlèvement de 251 otages, la riposte asymétrique et destructrice du gouvernement israélien a causé la mort de milliers de Palestiniens, la destruction des infrastructures de Gaza et l’annexion continue des terres en Cisjordanie. Le Moyen-Orient est devenu le théâtre d’une tragédie inimaginable, laissant plusieurs milliers de familles en deuil.
La persévérance pour parvenir à une solution à deux États apportant sécurité, paix et prospérité aux Palestiniens et Israéliens revêt une énorme signification symbolique, non seulement pour la région, mais aussi pour la communauté internationale. Suite à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, la seconde phase du plan de paix doit être mise en œuvre sans délai, de manière à faciliter l’établissement d’un État palestinien. L’Internationale Socialiste soutient le camp pour la paix israélo-palestinien pour l’avancement de cette feuille de route, nécessitant un investissement sérieux non seulement pour la reconstruction de Gaza, mais aussi pour la consolidation de la paix entre les sociétés palestinienne et israélienne.
La guerre en Ukraine constitue une plaie ouverte pour le continent européen avec des répercussions mondiales. Les négociations pour mettre fin à la guerre représentent une opportunité, mais ne peuvent aboutir positivement que si les sacrifices et les intérêts du peuple ukrainien sont pris au sérieux. Étant donné que ce conflit est étroitement lié à la sécurité européenne, l’UE doit jouer un rôle clé dans la définition des paramètres de tout accord.
Bien que les efforts pour la paix mondiale soient une priorité majeure, nous ne devons pas négliger la lutte quotidienne de nos partis membres, mouvements et individus partageant les mêmes idées pour protéger et renforcer des sociétés ouvertes et démocratiques, respectant la liberté d’expression, l’indépendance du système judiciaire et les droits humains et sociaux.
Les mouvements ultra, sectaires ou néofascistes qui tentent de restreindre les acquis de longues luttes sont présents sur tous les continents, d’Europe aux Amériques et en Asie.
En menant ensemble, nous pouvons rendre ces mouvements insignifiants. L’unité et la solidarité ont toujours été notre force. Le progrès ne peut être atteint qu’en comprenant ce qui vient, tout en s’inspirant des leçons de notre histoire. Les temps changent.
Traduit de l’anglais
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