Résolution de l’Internationale Socialiste sur la situation en République kirghize
L’Internationale Socialiste réaffirme la résolution adoptée sur le Kirghizistan en 2022.
La persécution des sociaux-démocrates lors des élections locales à Bichkek et Uzgen — y compris le retrait du parti des bulletins de vote seulement trois jours avant le scrutin — a privé les citoyens d’un véritable choix et fait chuter la participation à un niveau record de 17 %. Temirlan Sultanbekov, secrétaire général du Parti social-démocrate du Kirghizistan, ainsi que d’autres membres du parti, font face à des accusations pénales fabriquées de toutes pièces et à des restrictions à la liberté d’expression pour avoir publiquement critiqué les autorités.
Nous condamnons fermement les audiences à huis clos en première instance, qui ont exclu journalistes et observateurs, et exigeons un procès en appel ouvert avec diffusion publique en direct, comme l’exige la législation kirghize.
Ces violations s’inscrivent dans un recul systématique des droits et libertés : entre 2022 et 2025, le Kirghizistan est passé de la 72ᵉ à la 144ᵉ place dans l’Index mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières — l’un des déclins les plus marqués en trois ans — et se classe désormais 148ᵉ dans l’Indice de perception de la corruption de Transparency International, avec des indicateurs qui se détériorent chaque année.
L’Internationale Socialiste déplore la persécution des médias indépendants, y compris la chaîne de télévision April, sur des motifs aussi futiles que le « sarcasme » ou des « expressions faciales ».
L’Internationale Socialiste :
- exige un procès en appel ouvert dans l’affaire contre Temirlan Sultanbekov et les sociaux-démocrates, avec une diffusion publique des audiences ;
- demande la liberté de circulation de Temirlan Sultanbekov afin qu’il puisse assumer ses responsabilités en tant que vice-président de l’Internationale Socialiste ;
- appelle à l’audition complète de tous les témoins et experts, à une enquête approfondie sur les violences des forces de l’ordre, et à la fin des poursuites infondées contre les membres du SDPK dans l’affaire de Koy-Tash ; elle réclame l’ouverture de procédures judiciaires contre les responsables des violences contre les civils ;
- propose au Secrétariat d’organiser une mission de l’Internationale Socialiste au Kirghizistan et de soulever les questions de liberté d’expression et de répression politique devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, le Parlement européen et d’autres instances internationales ;
- réaffirme sa pleine solidarité avec les sociaux-démocrates et tous les citoyens du Kirghizistan qui luttent pour la démocratie et la justice, et s’engage à utiliser tous les mécanismes politiques et juridiques disponibles pour défendre leurs droits.
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