Original: espagnol
Le Conseil de l'Internationale Socialiste réuni, à Bruxelles les 10 et 11 avril 2000, est toujours inquiet au sujet de la légitimité des élections au Pérou.
Comme l'a signalé l'IS dans une déclaration émise la veille du vote, le 9 avril, les délégations d'observateurs d'Amérique latine, d'Europe et des États-Unis ont été pratiquement unanimes à mettre en doute divers aspects de ce processus électoral. Il y a eu de nombreuses dénonciations de manipulations des médias de la part du gouvernement du Président Alberto Fujimori, des menaces contre les opposants démocratiques, et des campagnes de diffamation contre les contrôleurs des élections péruviennes; de plus, le système judiciaire a été utilisé à des fins politiques et a sapé l'indépendance des autorités électorales nationales.
Depuis les élections, de nouveaux sujets d'inquiétude sont apparus, concernant les irrégularités rapportées par les observateurs pendant le vote et également des retards dans le processus de dépouillement.
Les partis d'opposition, y compris le Parti Aprista Péruvien membre de l'IS, ont persévéré malgré les énormes difficultés et se sont unis à l'effort du candidat présidentiel Alejandro Toledo pour qu'il y ait un vote de second tour contre le Président Fujimori.
L'Internationale Socialiste continue d'offir son soutien à toutes les forces démocratiques du Pérou et, en cas de second tour, lance un appel au Gouvernement de Fujimori pour corriger les irrégularités évidentes et pour s'assurer que le processus soit complètement transparent.
Si, toutefois, les autorités électorales péruviennes déclarent vainqueur le Président Fujimori à la suite du premier tour, l'Internationale Socialiste doit sérieusement s'interroger sur la légitimité d'une telle victoire, vu l'absence de conditions pour des élections justes et libres.