Reunion de la Commission à Londres
19 Novembre 2007
La première réunion de la Commission de l’IS pour une Société Mondiale Durable – l’organe établi pour aborder l’agenda environnemental global, le changement climatique et les questions de gouvernance requises pour traiter ces défis communs – s’est déroulée au 10 Downing Street le lundi 19 novembre, accueillie par le Premier Ministre Gordon Brown, leader du Parti Travailliste britannique, où des membres de la Commission, le Président et le Secrétaire Général de l’Internationale Socialiste, ainsi que des ministres du gouvernement britannique, ont pris part à un échange de points de vue.
S’adressant à la réunion, le Premier Ministre Brown a affirmé qu’allier la protection et la gestion de l’environnement avec la justice sociale et le progrès économique était le défi auquel devait faire face, partout, les sociaux-démocrates. La façon dont ces trois éléments allaient être atteints, a-t-il continué, transforme dès à présent le rôle du gouvernement. Son gouvernement a reconnu ce changement en matière de centres de réflexion et d’attention et serait le premier à placer les engagements environnementaux dans des textes légaux, avec le Projet de Loi sur le changement climatique. Partageant l’urgence de la tâche, le Premier Ministre a salué l’approche globale, coopérative et représentative de l’Internationale Socialiste et de sa Commission dans le traitement de ces questions, et il s’est déclaré convaincu que la Commission proposerait une voie à suivre progressiste pour un cadre post-2012 pour aborder le changement climatique.
Co-président de la Commission, Göran Persson, ancien Premier Ministre de la Suède, a souligné l’urgence de la tâche à laquelle l’organe devait faire face, réitérant que les preuves scientifiques montraient que l’action sur le changement climatique devait être entreprise dans les cinq ou dix prochaines années avant qu’il ne soit trop tard pour mettre un terme aux dégâts environnementaux causés. La contribution de l’Internationale Socialiste serait vitale, a-t-il continué, en assurant que l’agenda international pour le changement climatique soit basé sur la solidarité et soit lié à l’éradication de la pauvreté. La Commission, a-t-il dit, devrait montrer la voie à suivre, globalement et régionalement : maintenant que la communauté internationale connaissait la base scientifique sur laquelle elle devait agir, ainsi que les mécanismes multilatéraux à l’intérieur desquels prendre les mesures, il était question d’entamer une action réelle – ‘A partir du savoir-faire, agir dès maintenant.
George Papandreou, Président de l’Internationale Socialiste et leader du Mouvement Panhellénique Socialiste, Pasok, de Grèce, a affirmé que le mouvement politique social-démocrate devait jouer un rôle en fournissant une réponse viable et durable à la question du changement climatique, basée sur ses idéaux traditionnels d’égalité, de démocratie et de justice sociale. La récente crise dans son propre pays, avec des températures extrêmes, avait mené son parti à créer des politiques beaucoup plus favorables à l’environnement et à l’écologie, en encourageant la régénération et des solutions durables, et il espérait que les expériences partagées parmi les partis membres de l’IS et d’autres partenaires pourraient avoir un impact mondial.
Le Secrétaire Général de l’Internationale Socialiste, Luis Ayala, a rappelé les discussions et les décisions des réunions du Conseil à Santiago, Chili, et à Genève sur la gouvernance, la durabilité et le changement climatique, qui ont mené à l’établissement de cette Commission. Il a noté que la nature globale de l’Internationale, avec son nombre important de membres à travers les continents et les peuples, et le fait que pour cette initiative nous avions amené d’autres partenaires avec qui nous partageons de mêmes affinités pour travailler avec nous dans cet effort commun, offraient une opportunité unique de faire avancer une vue progressiste commune qui était nécessaire, pertinente et opportune.
Selon Malcolm Wicks, Ministre d’Etat pour l’Energie, Royaume-Uni, il existait une responsabilité claire d’obtenir la bonne interaction entre la réponse aux défis du développement durable et la sécurité énergétique et les préoccupations environnementales. Il a souligné un ensemble de technologies qui étaient actuellement explorées pour offrir une alternative aux moyens de fournir de l’énergie.
Les participants ont prêté une attention particulière à la situation des pays en développement. Le leader de l’Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, Maroc, Mohamed El Yazghi, a noté que les pays en développement payeraient le prix du changement climatique, les vulnérables étant les premiers à souffrir des coûts énergétiques élevés et du manque d’eau. Abordant cette question, il a présenté les grandes lignes d’exemples positifs de programmes de gestion de l’eau qui avaient été entrepris dans son propre pays.
Soulignant que les désastres naturels et technologiques avaient une nature de plus en plus globale, Sergei Mironov, Président du Conseil fédéral de la Russie, a suggéré qu’il était nécessaire d’avoir des mécanismes internationaux mieux coordonnés pour donner un soutien plus immédiat aux pays étant touchés par de telles catastrophes, recommandant un cadre institutionnel international plus proche des gens pour traiter ces situations de façon plus efficace.
Hilary Benn, Secrétaire d’Etat à l’Environnement, l’Alimentation et les Affaires rurales, Royaune-Uni, a convenu que même si la situation concernant le changement climatique n’était ni désespérée, ni sans espoir, le problème devait être examiné dans toutes ses composantes pour l’aborder avec des objectifs identifiables en vue d’actions. Les pays, a-t-il dit, pourraient gagner en crédibilité dans le débat mondial sur le changement climatique au travers de leurs actions sur le plan national.
Elio Di Rupo, leader du Parti Socialiste de Belgique, a affirmé que traiter le changement climatique ne pouvait pas être utilisé comme une excuse pour freiner la croissance économique des pays en développement, ni pour augmenter le prix de pétrole et du gaz. Il a promu l’idée que les combustibles fossiles ne devraient pas être traités comme de la simple matière première mais considérés comme un héritage mondial commun et gérés différemment. Ian McCartney, du Parti Travailliste britannique a ajouté que la Commission pouvait jouer un rôle en accordant sa solidarité aux communautés souffrant des effets des dégâts environnementaux.
Lors des échanges, il a été souligné que les citoyens devaient jouer un rôle actif dans la façon d’aborder le changement climatique, en exhortant à la fois les politiciens et en entreprenant eux-mêmes des actions volontaires. Beatriz Paredes, Présidente du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) du Mexique, a maintenu que la clé de ceci serait l’éducation, en mettant l’accent sur des programmes scolaires centrés sur les questions du changement climatique, ainsi qu’en mettant au point des projets durables avec les communautés locales affectées, en particulier sur son propre continent où le scepticisme sur la question dominait largement le débat. Alexandr Kwasniewski, ancien Président de la République de Pologne, a partagé ce point de vue et a également considéré comme préoccupant que le changement climatique ne soit pas encore au centre du débat politique des démocraties émergeantes ni, il a été remarqué, dans les pays où la pauvreté prévaut. Il a ajouté que l’Internationale Socialiste était en position de travailler avec les leaders sociaux-démocrates pour faire en sorte que la question du changement climatique figure plus haut sur l’agenda.
En terme de gouvernance mondiale, Rt. Hon. Lord Malloch-Brown, Ministre d’Etat, Ministère des Affaires étrangères de la Grande Bretagne, a proposé que la Commission devrait considérer comment mieux démocratiser les institutions internationales. Il était vital que les institutions fournissant le cadre des accords internationaux sur la question, augmentent leur légitimité en devenant plus responsables et plus représentatives.
Une déclaration a été adoptée lors de la réunion, exposant les domaines de préoccupation de la Commission, tout en abordant l’agenda environnemental actuel d’ici à la Conférence des Nations Unies sur le Changement climatique qui se tiendra à Bali du 3 au 14 décembre cette année.
La Commission a convenu de son futur programme de travail, dont les grandes lignes ont été présentées par le Secrétaire Général de l’IS. Les activités de la Commission se tiendront en 2008 et en 2009, avec quatre réunions plénières de la Commission: la première au Chili en mars 2008 ; ensuite en Suède en septembre 2008 ; en Inde en mars 2009, et culminant en une dernière réunion avec la présentation du rapport final de la Commission, en connexion avec l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2009. Conjointement à ces réunions, des séminaires avec des leaders politiques et sociaux, ainsi qu’avec des experts, se tiendront en Chine, en Afrique du Sud, et en Russie, parmi d'autres lieux.