Le président de l’Internationale Socialiste, George Papandreou, leader du Mouvement Panhellénique Socialiste, Grèce ; le premier ministre Sergey Stanishev, leader du Parti Socialiste Bulgare et co-président du Comité de l’IS pour l’Europe du Sud-Est ; Mircea Geoana, président du Parti Social-Démocrate de Roumanie et co-président du Comité de l’IS pour l’Europe du Sud-Est ; et le secrétaire général de l’Internationale Socialiste, Luis Ayala, se sont rendus à Belgrade et Pristina les 20 et 21 mars pour tenir des discussions avec les autorités et des leaders politiques sur le futur statut du Kosovo et le processus entrepris par la communauté internationale sur ce sujet.
La délégation s’est entretenue à Belgrade avec le président de la République de Serbie et président du Parti Démocratique, Boris Tadic ; avec le premier ministre intérimaire Vojislav Kostunica, ainsi qu’avec la direction du Parti Social-Démocrate de Serbie. A Pristina, des discussions se sont tenues avec des membres de la mission de l’ONU au Kosovo, UNMIK ; avec Hashim Thaçi, leader du Parti Démocratique du Kosovo ; avec le premier ministre du Kosovo, Agim Çeku, ainsi qu’avec des représentants de la communauté serbe au Kosovo.
Le besoin de faire avancer le processus d’engagement de la communauté internationale au Kosovo, en accord avec la résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies de juin 1999, pour parvenir à une définition du futur statut du Kosovo qui assurerait la paix et la stabilité pour les peuples du Kosovo, de la Serbie et de toute la région, figurait parmi les principales questions qui ont été soulevées par la délégation de l’Internationale Socialiste.
Suite à plus d’un an de négociations, de discussions directes et de contacts impliquant l’Envoyé spécial du Secrétaire-Général de l’ONU, Martii Ahtisaari, et les acteurs politiques à Belgrade et Pristina, qui malheureusement ont résulté en une absence d’accord ou de terrain d’entente entre les deux parties en ce qui concerne le futur statut du Kosovo, la délégation de l’Internationale Socialiste a exprimé l’espoir que les valeurs et principes communs, encouragés par tous les partenaires du mouvement social-démocrate dans la région, mèneraient à la promotion d’une plus grande compréhension et assureraient des sociétés démocratiques, inclusives, multiethniques, multireligieuses et culturellement ouvertes dans les Balkans occidentaux.
Durant les discussions, le président Tadic a présenté aux leaders de l’IS la position de la Serbie sur le Kosovo, favorisant l’autonomie par rapport à l’indépendance, ainsi que ses réservations en ce qui concerne les propositions avancées par l’Envoyé spécial de l’ONU, en particulier sur les sujets concernant la décentralisation, les droits des communautés, la protection des lieux saints serbes, et la propriété. Le premier ministre intérimaire Kostunica a donné ses raisons pour s’opposer à toute proposition dont résulterait la possible indépendance du Kosovo. A Pristina, Hashim Thaçi a souligné que la communauté kosovare avait activement participé au processus international en cours pour définir un futur statut pour le Kosovo, dans la poursuite de ses aspirations à l’indépendance. Le premier ministre Çeku a noté que les institutions fonctionnaient normalement et qu’il était maintenant nécessaire de se préparer pour le futur, indiquant que sans un statut défini, le développement était freiné par l’incertitude.
Les membres de la délégation ont mis en avant la responsabilité de la communauté internationale dans le maintien de la paix et de la stabilité dans la région, en particulier alors que Conseil de Sécurité de l’ONU devait discuter le rapport de l’Envoyé spécial du Secrétaire-Général dans les prochaines semaines, et souligné le rôle important de l’Union européenne pour l’ouverture d’une nouvelle dimension politique dans ses relations avec la Serbie et le Kosovo, ainsi que des opportunités pour davantage de développement économique et social. Les leaders de l’Internationale Socialiste, avant leur départ, ont réaffirmé le plein engagement de l’organisation pour le futur de la région ainsi que l’assurance de l’IS de rester pleinement impliquée dans les développements dans la région.