Suite aux derniers développements au Moyen-Orient et par rapport aux partis membres de l’IS en Israël et Palestine, le Comité Moyen-Orient de l’Internationale Socialiste, utilisant une nouvelle opportunité et ouverture pour le dialogue, a tenu deux sessions, une à Tel Aviv le 9 juin et une à Ramallah le 10 juin, coprésidé par Colette Avital, Parti travailliste d’Israël, et Nabil Shaath, Fatah. (Liste des participants)
Les discussions à Tel Aviv ont débuté par un aperçu de la situation des partis au sein du spectre politique en Israël et l’état des développements dans la région en général, suite à une introduction par le Secrétaire général de l’IS Luis Ayala dans laquelle il rappela que depuis la dernière réunion du Conseil d’importants changements avaient eu lieu en Israël et en Palestine ainsi que dans toute la région ayant la liberté et la démocratie comme fil conducteur, et une fois de plus L’IS avait la possibilité de contribuer au développement de la compréhension entre Israéliens et Palestiniens. Micha Harish, Parti travailliste d’Israël, et Avshalom Vilan, Meretz, ont informé les membres du Comité de la situation actuelle dans leurs partis respectifs. Le parti travailliste préparait les élections d’un nouveau président en septembre et se trouvait dans un processus de renouveau, et Meretz venait d’élire un nouveau Secrétaire général. L’importance de reprendre des négociations directes avec les Palestiniens commençant par les questions de sécurité et de frontières tel que décrit par Président Obama dans son récent discours a été soulignée par les intervenants israéliens, ainsi que le besoin que les négociations accompagnent une résolution des Nations unies reconnaissant un Etat palestinien. Les discussions ont également abordé les opportunités pour la gauche en Israël de travailler ensemble pour former une véritable alternative à la droite, la question de la reconnaissance d’un Etat de Palestine à l’intérieur des frontières de 1967 par l’Assemblée générale des Nations unies en septembre ainsi que l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas et ses implications pour Israël et les partis israéliens.
Un exposé sur l’Initiative de paix israélienne (IPI) a été donnée par Akiva Eldar, du journal Haaretz, un intervenant invité, présentant la réponse israélienne à l’initiative de paix arabe qui n’avait pas reçu de reconnaissance formelle ou de réponse par le gouvernement israélien. L’IPI était une nouvelle initiative, composée de différentes personnes, avec de nouvelles idées et de nouveaux acteurs, et des réunions avaient eu lieu avec de hauts fonctionnaires d’Europe, des Etats-Unis et de la Ligue arabe.
Deux invités spéciaux, Prof. Shlomo Brom de l’Université de Tel Aviv, et Prof. Yoram Meytal du Centre Herzog pour la diplomatie, Université Ben Gourion du Néguev, ont donné des présentations sur la situation dans les pays arabes voisins d’un point de vue israélien. Prof. Brom a fourni des indications sur les possibles scénarios pour les démocraties naissantes en Egypte et Tunisie et leur impact sur les relations israélo-palestiniennes, et Prof. Yoram Meytal a expliqué les changements se produisant en Egypte et leur impact sur Israël en termes de sécurité, politique étrangère ainsi que l’importance grandissante de l’opinion publique dans le nouveau scénario politique. Les présentations ont été suivies d’une séance questions-réponses, où les délégués ont eu l’occasion d’échanger des points de vue sur les développements dans la région.
A Ramallah, dans une déclaration liminaire, Secrétaire général Luis Ayala a souligné l’engagement de l’Internationale Socialiste de soutenir les membres israéliens et palestiniens dans leurs efforts de trouver une paix durable. Il y avait des développements positifs dans le camp de la paix israélien et les Palestiniens se réunissaient pour façonner l’avenir de la Palestine. La communauté internationale ressentait le besoin urgent d’aller de l’avant, et les gens persévérant aujourd’hui dans leurs efforts pour obtenir leur liberté et leurs droits de la Syrie à la Libye donnaient un nouveau sens au concept de démocratie et de paix, et pour Israël et la Palestine la seule voie possible pour aller de l’avant était les négociations.
Un message de Président Abbas a été transmis à la réunion par son chef de cabinet, Altayib Abed Rahim. Une présentation sur les colonies et les territoires a été donné par Xavier Abu Eid, équipe de négociations de l’OLP, décrivant la situation en Cisjordanie et la bande de Gaza, et Azzam Alahmed, Fatah, a donné une vue d’ensemble sur la réconciliation entre le Fatah et le Hamas fournissant un aperçu des termes de négociation qui ont mené à l’accord. Le premier intervenant, Nabil Shaath, Fatah, sur l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix et les perspectives pour les négociations palestino-israéliennes, rappela aux participants que les Palestiniens restaient attachés à trois éléments majeurs: retourner pleinement aux négociations pour trouver une solution; la reconnaissance de l’Etat israélien dans les frontières de 1967; et l’engagement pour la non-violence. Alors que le processus de paix avait perdu sa crédibilité et que le discours de Président Obama avait été une source de déception, dit-il, les Palestiniens perdaient espoir qu’un changement majeur aura lieu. Pour rétablir la parité dans les négociations avec Israël, ils cherchaient à obtenir reconnaissance en tant qu’Etat indépendant de Palestine dans les frontières de 1967 et voyaient cela comme la meilleure façon d’aller de l’avant. La Palestine ne cherchait pas à être reconnu comme Etat musulman, ni même en tant qu’Etat arabe, mais simplement en tant qu’Etat indépendant, donnant à son peuple ce qu’il méritait. Mustapha Barghouti, PNI, rappelant les développements qui avaient eu lieu depuis la réunion du Conseil à New York, où une des plus importantes déclarations sur la question du Moyen-Orient avait été faite, souligna l’importance politique de l’accord de réconciliation, affirmant que pour la première fois les Palestiniens étaient unis autour d’un programme, un programme de lutte non-violente, et Président Abbas avait le mandat de parler au nom de tous les Palestiniens. Les discussions se sont concentrées sur les implications d’une reconnaissance éventuelle de l’Etat de Palestine par les Nations unies en septembre et de l’accord Fatah-Hamas pour le processus de paix, un accord qui était perçu par les délégués palestiniens comme restaurant l’unité en Palestine et permettant de retourner aux négociations avec le soutien du peuple palestinien.
Une déclaration détaillée approuvée par tous les participants souligna les points clés convenus au cours de la réunion.
Une délégation conduite par le Secrétaire général de l’IS Luis Ayala a été reçue par Président Mahmoud Abbas, auquel Ayala a exposé les accords conclus lors de la réunion, y compris le besoin urgent de reprendre les négociations, de soutenir le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et à un Etat indépendant palestinien, l’appel à mettre fin aux colonisations israéliennes et à démolir le mur, ainsi que le soutien de l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Président Abbas a salué les accords trouvés lors de la réunion et a souligné que ses priorités étaient avant tout les négociations avec Israël. L’initiative pour obtenir la reconnaissance de l’Etat palestinien n’était pas une démarche unilatérale, mais résultait du manque d’autres options puisque la Palestine avait été prête à négocier, ce qui n’avait pas été le cas du côté israélien. Il avait réussi à apporter la sécurité et la stabilité économique à son peuple, mais le point le plus important, mettre fin à l’occupation, ne s’était pas encore réalisé. Il espéra le voir arriver de son vivant et était prêt de reprendre les négociations le plus vite possible pour faire de la paix une réalité.