Déclaration de Porto Alegre
Réunion du Comité à Porto Alegre, 24-25 octobre 2011
Original: espagnol
Le Comité de l’Internationale Socialiste pour l’Amérique latine et la Caraïbe, réuni à Porto Alegre le 24-25 octobre 2011 :
A souligné que ses réunions régulières ont permis de promouvoir le rôle des forces socialistes, social-démocratiques et travaillistes dans la région et le renforcement de liens de coopération et de relations politiques entre les membres de l’Internationale. Il a également rappelé que pendant ces dernières années, et en particulier lors de la dernière décennie, la région a été particulièrement engagée dans les activités mondiales de l’Internationale, dont font preuve la tenue du XXII congrès de l’organisation à Sao Paulo en 2003, des réunions récentes du Conseil à Santiago (2006), Vallarta (2008) et Saint Domingue (2009), et le prochain Conseil aura lieu à San José, Costa Rica, en janvier 2012. L’Amérique latine et la Caraïbe, a affirmé le Comité, font partie à présent de l’identité et de l’action du mouvement mondial social-démocratique;
Le Comité a remercié son membre au Brésil, le Parti démocratique travailliste (PDT) pour son hospitalité et son chaleureux accueil et ouvert la réunion en commémorant le 50ème anniversaire cette année du Mouvement pour la légalité mené par Leonel Brizola, une des personnalités social-démocratiques les plus importantes dans la région pendant la deuxième moitié du 20ème siècle et fondateur du PDT. Le Comité a souligné que des personnalités telles que Brizola en Amérique latine et Willy Brandt en Europe ont contribué de manière significative à la propagation des idéaux et valeurs social-démocratiques au niveau mondial, transformant la région en un pilier du mouvement;
Le Comité a exprimé son inquiétude concernant la lente sortie de l’économie mondiale de la crise financière qui avait débuté en 2008. A cet égard, il a réitéré que les renflouements qui avaient été mis en place pour confronter la crise et qui ont mobilisé d’importantes sommes d’argent, devraient mettre au centre de leurs objectifs les gens et les protéger avant de se concentrer sur le sauvetage des banques et des marchés financiers;
En ce qui concerne l’Amérique latine et la Caraïbe, le Comité a fait remarquer que bien que les économies de la région avaient mieux survécues jusqu’à présent la crise financière que des pays industrialisés, aucun pays était immunisé contre les contingences internationales économiques dans une économie mondiale et interdépendante. Pour cette raison, le Comité a souligné que les pays de la région devaient être vigilants à de possibles changements dans les scénarios mondiaux puisque certains signes pouvaient déjà être observés qui pourraient affecter la situation en Amérique latine et la Caraïbe, tel que le ralentissement de l’économie chinoise.
De même, le Comité a réitéré qu’afin d’affronter la crise, la région devrait renforcer des politiques promouvant la croissance avant de mettre en œuvre des mesures d’austérité fiscales, surtout si celles-ci touchaient la protection sociale, les soins de santé, l’éducation, le logement et d’autres programmes. Le Comité a considéré comme priorité le renforcement de politiques promouvant un emploi stable dans la région. Il a également mentionné le Brésil comme exemple d’une économie émergeante majeure qui a maintenu une croissance soutenue ces dernières années tout en mettant en œuvre des programmes de protection sociale reconnues au niveau international, démontrant l’importance de promouvoir des politiques d’investissement social afin de parvenir à une croissance continue, équitable, inclusive et durable dans la région;
Faisant référence à des mouvements sociaux dans la région et dans le monde ces derniers mois, dont les partisans sont connus sous le nom d’indignés, le Comité a souligné qu’ils représentaient une claire protestation contre la spéculation financière internationale et en tant que tel, leurs revendications coïncident avec celles des forces progressistes politiques. Le Comité a souligné le point de vue que la région devait promouvoir des politiques qui renforçaient et rendaient plus efficace la régulation des ces activités financières de leur charge fiscale.
Le Comité a réitéré que face à la crise financière internationale, la croissance économique ne pouvait être assurée qu’à travers des politiques promouvant une plus grande égalité et plus d’opportunités.
En ce qui concerne le renforcement des institutions démocratiques et la sécurité des citoyens face au crime transnational organisé, la délinquance et au trafic de drogue, le Comité a noté que la région montrait des taux inquiétants de peur et de victimisation, des taux élevés d’homicides, d’enlèvements et d’autres crimes violents et un plus grand nombre de gens incarcérés comparé à d’autres régions. Répondant aux revendications des gens pour des conditions de vies plus sûres, le Comité a déclaré que la lutte contre la criminalité était une obligation envers les citoyens de premier ordre et ainsi, elle devait être placée en haut de l’agenda des forces politiques social-démocratiques en Amérique latine et la Caraïbe;
Le Comité a rappelé que la réponse progressiste à la criminalité était construite autour de mesures proactives et de prévention de la criminalité. A cet égard, le Comité est convenu de promouvoir des politiques qui s’attaquent aux causes de la criminalité et ceci doit être parmi les premières préoccupations des partis de l’Internationale Socialiste dans la région. La marginalisation, le manque d’opportunités, la ségrégation et l’exclusion sont la source du problème. En même temps, le Comité a indiqué que des mesures punitives devaient favoriser la réhabilitation des délinquants et leur réinsertion dans la société une fois qu’ils avaient purgé leur peine. Le Comité a attiré l’attention sur les conditions préoccupantes dans les prisons de la région, la surpopulation et le fait que c’était la prison elle-même qui souvent était une nouvelle cause de criminalité. En ce qui concerne les lois pénales et les institutions juridiques chargées de les appliquer, le Comité a souligné le besoin d’avoir des lois qui découragent la criminalité et un système qui intervient de manière efficace et dans un délai raisonnable, garantissant un processus juridique respectant les droits de l’accusé;
Le Comité a également examiné l’impact du crime organise transnational, en particulier le trafic de drogue pendant ces dernières années dans la région et les défis que ces activités illicites représentent pour les institutions démocratiques. Une politique progressiste de sécurité publique doit répondre à ces défis en allant au-delà des frontières fomentant la collaboration internationale en ce qui concerne la prévention et la punition de ces organisations criminelles transnationales. En ce qui concerne le trafic de drogue, une action efficace de prévention et de lutte devrait inclure les pays producteurs, le pays de transit et les consommateurs finals. Une action coordonnée, commune et multilatérale est impérative pour traiter le crime transnational dans son entier, donnant une importance spéciale à la lutte contre la corruption dans des organismes publics et la concurrence privée clandestine avec ces activités illicites impliquant des blanchissements d’argent importants.
Le Comité après avoir discuté la santé reproductive et le droit de la femme d’exercer un libre choix sur son corps a appelé les partis membres de la région à continuer les discussions sur cette question pour l’élaboration de politiques publiques garantissant les droits sexuels et de reproduction, donner l’accès à un système de santé complet, et, en général, protéger la vie des femmes et des jeunes.
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