Le Comité de l’IS sur les gouvernements locaux, établi par décision du Conseil en février de cette année à Cascais, Portugal, a tenu sa première réunion à Santiago, Chili les 19 et 20 juillet.
La tenue de cette réunion a également présenté l’occasion d’une rencontre avec la candidate des forces progressistes à la présidence de la République, Michelle Bachelet, qui a partagé ses points de vue avec les représentants de l’Internationale Socialiste et commenté quelques objectifs principaux de son programme de gouvernement. Bachelet a été nommée candidate avec une grande marge de préférence dans un processus de primaires qui ont eu lieu pour la première fois au Chili le 30 juin 2013, avec la participation de plus de trois millions de citoyens.
Les discussions du Comité, qui ont eu lieu au Musée emblématique de la mémoire et des droits de l’homme à Santiago, ont rassemblé des autorités locales de différentes villes du monde.
Lors de l’ouverture de la réunion, le Secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, a souligné l’importance que notre mouvement porte à la création d’espaces où des représentants et autorités du gouvernement local peuvent se retrouver et réfléchir à des questions concernant les mécanismes et stratégies pour construire la gouvernance locale et développer des politiques publiques dans leurs domaines de travail spécifiques. La réunion à Santiago avait entre autres pour objectif, dit-il, d’identifier les priorités et tâches communes qui étaient nécessaires aujourd’hui, à partir de l’engagement pour les principes et valeurs de notre mouvement social-démocratique mondial, à commencer les préparations pour la IVème Conférence mondiale des autorités locales qui aura lieu en 2014; la discussion des activités futures du Comité, et l’élection des autorités du Comité.
La maire de Santiago, Carolina Tohá, a souligné dans son discours de bienvenue la valeur et la portée du travail des gouvernements locaux pour améliorer la qualité de la démocratie. A cet égard, elle a réaffirmé l’importance des gouvernements locaux afin de parvenir à une meilleure égalité sociale, une importance qui résulte du contact étroit avec les citoyens et de leurs revendications au jour le jour. En même temps, elle a noté le besoin de compatibilité entre le développement productif des villes et des politiques environnementales durables, appelant à repenser et remodeler le rôle des gouvernements locaux pour créer des espaces de coexistence harmonieuse, de respect et d’acceptation, et résoudre les complexités de citoyens vivant ensemble dans une société diverse.
Parmi les priorités et tâches du socialisme démocratique soulignées durant le débat, se trouvait le renforcement des droits des citoyens dans la création de politiques publiques universelles qui nécessitait, comme il fut dit, la reconnaissance de ces droits avec conviction ferme lorsque ces politiques étaient poursuivies. A cet égard, les gouvernements locaux devaient accepter leur responsabilité de garantir les droits visant la démocratisation de l’accès aux services sociaux pour les différents groupes de la société, avec leurs différences et conditions spécifiques. De même, il est nécessaire de promouvoir des modèles de gestion partant du principe tel que l’incorporation d’une attention particulière pour des questions de genre; de politiques qui répondent aux besoins de groupes traditionnellement défavorisés, et qui sont également durables et compatibles avec l’environnement; des politiques qui prennent en compte la sécurité des citoyens, ainsi que l’incorporation de la composante participative comme élément transversal dans toutes les tâches impliquées dans le travail public local.
Les autorités locales participantes sont convenues qu’une des priorités pour avancer dans les questions de gestion et de gouvernance locale était la décentralisation. Sans cet élément, toute tentative d’améliorer la gestion des gouvernements locaux et leur rôle dans le processus de formulation des politiques concentrés sur les droits produira des réponses déficientes et inefficaces. Cette décentralisation doit commencer dans l’arène politique, permettant aux gouvernements locaux d’avoir plus d’autonomie dans leur prise de décisions, et ensuite se tourner vers la décentralisation économique, attribuant des budgets plus élevés pour répondre aux aspirations et revendications des citoyens. Dans ce contexte, il a été considéré que l’indépendance financière est essentielle pour avancer dans l’autonomie des gouvernements locaux.
Dans le cadre des discussions, une attention a été portée au besoin crucial d’écouter attentivement les voix des citoyens lors de l’élaboration des agendas et de la définition des priorités de gestion au niveau local. En plus de la construction de mécanismes de participation, des questions telles que l’inclusion, la transparence et la qualité de la gestion sont décisives pour donner la légitimité et un sens à la politique, avant tout dans un contexte urbain, où la proximité entre les autorités et les citoyens est la première instance du processus démocratique.
L’élection des autorités du Comité, un des autres points sur l’ordre du jour de la réunion, en accord avec les conditions statutaires de l’Internationale, a également reçu l’attention des participants. Carolina Tohá, maire de Santiago, Chili, a été élue Présidente du Comité. Alfred Okoe Vanderpuije, maire d’Accra, et Alexander Burkov, Vice-président de la Commission sur le gouvernement local du parlement russe et candidat maire d’Ekaterinbourg, ont été élus Vice-présidents du Comité.
La réunion s’est conclue par un échange de points de vue sur les tâches futures du Comité, y compris l’adoption d’une position commune sur des initiatives à venir, et d’autres réunions internationales de maires et d’autorités locales, faire avancer les préparations pour la IVème Conférence mondiale des maires de l’Internationale Socialiste prévue en 2014, et les prochaines réunions du Comité qui auront lieu dans d’autres continents. Finalement, la réunion a adopté une déclaration élaborant brièvement les thèmes discutés. La réunion s’est conclue par l’expression sincère d’appréciation de tous les participants pour leurs hôtes chiliens.