Seulement deux mois après avoir assumé la direction du gouvernement de coalition, le Parti du Peuple du Pakistan a accueilli la réunion du Comité Asie-Pacifique de l’Internationale Socialiste qui s’est déroulée à Islamabad le 30 mai 2008 dans un Pakistan ayant beaucoup changé. Lors de l’ouverture de la réunion, le co-président du PPP, Asif Ali Zardari a chaleureusement souhaité la bienvenue à l’Internationale Socialiste, la remerciant pour le soutien tenace qu’elle a montré au PPP et à sa direction durant les difficiles périodes de persécution, d’exile et d’autoritarisme dans son pays. Aujourd’hui, grâce à la volonté du peuple pakistanais, ils dirigeaient un gouvernement résultant du retour à la démocratie pour laquelle son parti avait lutté. Le rôle de feu sa femme et leader du PPP, Benazir Bhutto, avait rendu cela possible. Le secrétaire de l’IS, Luis Ayala, dans des remarques d’ouverture, a rendu hommage à la mémoire et au leadership de Benazir Bhutto, pour qui la démocratie constituait une pierre angulaire de sa lutte, et a affirmé que l’Internationale Socialiste était fière qu’elle avait fait de l’Internationale sa plate-forme pour exprimer les aspirations du peuple pakistanais pour la liberté, la paix et la démocratie. Par ses actions et cohérence, elle avait changé le Pakistan et également envoyé un puissant message à travers le monde en faveur des principes et des valeurs au cœur de notre mouvement politique.
Les discussions de la réunion se sont d’abord concentrées sur la situation actuelle au Pakistan et les opportunités à venir, après deux mois d’un gouvernement dirigé par le PPP. Dans ces débats, à côté du co-président Zardari, ont participé, entre autres, le ministre des Affaires étrangères Mahmood Qureshi, la ministre de l’Information Sherry Rehman, le ministre des Finances Syed Naveed Qamar, le ministre de l’Eau et de l’Electricité Raja Pervez Ashraf, et le secrétaire général du PPP Jahangir Bader. Concernant l’assassinat de Benazir Bhutto, le Comité a décidé à l’unanimité de soutenir et d’adhérer à la requête faite aux Nations Unies par le Parlement nouvellement élu pour qu’une enquête soit entreprise par l’ONU sur les circonstances de sa mort. Malgré le fait que le Pakistan doive faire face à de nombreux défis et surmonter un nombre de problèmes, et que les attentes soient élevées, le pays vivait une nouvelle la situation dans laquelle le renforcement des institutions politiques démocratiques constituait la priorité, et un nouveau moment dans l’histoire du pays, avec des opportunités de changement, un processus dans lequel le PPP était le catalyseur du nouvel agenda pour le Pakistan. Une question mondiale dont les effets se faisaient ressentir partout dans le monde et qui touchait particulièrement l’Asie et le Pakistan aujourd’hui, était celle de la crise alimentaire. A cet égard, et considérant que ce sujet était l’un des points de l’ordre du jour du Congrès de l’IS, il a été convenu que le PPP ferait partie d’un groupe de partis de l’IS, du Sud et du Nord de l’économie mondiale, qui préparerait une proposition pour le Congrès en faveur d’une action urgente. Quant à la politique étrangère du pays, les membres du Comité ont fermement soutenu le point de vue de Asif Ali Zardari que toute avancée en faveur de la paix et de la démocratie était une priorité pour le Pakistan, et que tous ceux oeuvrant à ces objectifs dans les pays de la région étaient les partenaires du PPP.
En ce qui concerne d’autres développements régionaux en Asie et dans le Pacifique, les délégués ont exprimé leur consternation quant à la réponse du gouvernement birman suite au récent cyclone Nargis et ont lancé un appel pour la libération de la leader de la NLD Aung San Suu Kyi, dont l’assignation à résidence surveillé avait récemment et à nouveau été prolongée. Le Comité a nommé à l’unanimité Asif Ali Zardari pour qu’il se rende en Birmanie au nom de l’Internationale Socialiste pour agir en faveur de sa libération. La décision de mettre fin à la monarchie au Népal, par la nouvelle Assemblée constituante, dont l’élection avait été observée par une délégation de l’Internationale Socialiste, a été accueillie comme une étape historique dans le renforcement de la démocratie et des libertés dans ce pays. La situation au Sri Lanka, où un cessez-le-feu de six ans a pris fin en janvier dernier, a constitué un sujet de préoccupation et le Comité a lancé un appel pour que les efforts internationaux soient intensifiés pour restaurer les négociations entre le gouvernement et les insurgés, et rétablir un cessez-le-feu sous surveillance internationale. En ce qui concerne l’Afghanistan, les délégués ont souligné qu’il était nécessaire que la coopération internationale se poursuive pour assurer la sécurité et la liberté de ses citoyens, en particulier les femmes, et assurer un futur de paix et de démocratie dans ce pays, dont les élections présidentielles et parlementaires sont prévues pour 2009. Le retour à un gouvernement élu en Thaïlande en décembre dernier, a été accueilli comme un développement positif ; cependant, les aspects autoritaires de la constitution prévalente et la polarisation croissante dans le pays demeuraient une préoccupation. Au sujet de la Corée du Nord, le Comité était également préoccupé par le fait que les discussions des six parties sur le désarmement nucléaire étaient bloquées depuis la fin de l’année passée et a exhorté que tous ceux impliqués remettent en marche les négociations pour obtenir une résolution pacifique et durable de la question de la capacité nucléaire de ce pays. Le Comité a été encouragé par la guérison du président Ramos Horta au Timor-Leste dont la tentative d’assassinat avait été fermement condamnée par l’Internationale Socialiste en février dernier et a soutenu son récent appel pour que la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) reste dans le pays jusqu’à ce que la stabilité démocratique, une réduction des tensions sociales et un renforcement suffisant des institutions soient mis en place. Au Bangladesh, la rupture avec la démocratie électorale il y a plus d’un an reste un sujet de préoccupation et il a été souligné que la fin de l’Etat d’urgence et des détentions continues de figures politiques était cruciale pour la tenue d’élections, annoncées pour décembre cette année, comme seul moyen d’assurer une gouvernance démocratique dans le pays. En ce qui concerne les Fiji, le Comité a réitéré son appel pour des élections libres, justes et transparentes, alors qu’un gouvernement antidémocratique se poursuivait suite au coup d’Etat de décembre 2006, avec des restrictions aux libertés civiles et des intimidations contre les médias. Le Comité a également exprimé ses profondes condoléances au peuple de la Chine suite au tremblement dévastateur qui a frappé le pays et sa reconnaissance des efforts entrepris pour le rétablissement du pays ainsi que l’ouverture et le rôle des autorités et de tous ceux concernés pour traiter cette énorme catastrophe. Le Comité a pris note avec encouragement des discussions initiées par les officiels chinois avec des représentants du Tibet en exil, afin que des progrès puissent être réalisés vers une résolution juste et durable de la question du Tibet.
La réunion du Comité, à laquelle ont participé des représentants de la Birmanie, du Japon, de la Mongolie, du Népal, du Pakistan, des Philippines et également de l’Allemagne, de la France, de la Grèce et de la Suède, a été transmise en direct à la télévision nationale et couverte avec grand intérêt par tous les médias du Pakistan. Le Comité a réaffirmé avec décision le soutien du mouvements social-démocrate mondial pour ce nouveau Pakistan, avec la paix, la stabilité et la démocratie au centre de son agenda politique, un message qui a davantage été souligné lors d’une réception officielle avec le premier ministre du Pakistan, Syed Yousaf Raza Gillani, avec laquelle la réunion à Islamabad s’est conclue.