DECLARATION DE PRAIA
Le Comité Afrique de l’Internationale Socialiste, accueilli par le Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert, PAICV, a tenu sa deuxieme réunion de 2006 à Praia, les 20 et 21 Octobre. Trois allocutions ont été prononcées lors de la cérémonie d’ouverture :
- L’allocution de bienvenue du Premier Ministre, José Maria Neves, Président du PAICV.
- L’allocution de M. Luis Ayala, Secrétaire Général de l’Internationale Socialiste.
- Et l’allocution de M. Ousmane Tanor Dieng, Premier Secrétaire du Parti Socialiste du Sénégal et Président du Comité.
Après la cérémonie d’ouverture, les délégués se sont réunis en séance plénière pour aborder les questions inscrites à l’ordre du jour.
Les thèmes soumis à la reflexion des délégués :
Des débats riches et fructueux ont suivi l’introduction de chacun des thèmes suivants :
- La Gouvernance démocratique : cadre constitutionnel, processus électoraux et partis politiques.
- Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement : une vue d’ensemble du continent.
- Migration : l’impact humain, économique, social et politique en Afrique : une contribution du Comité Afrique aux travaux de l’ IS sur ce thème.
Les membres du Comité ont eu des échanges sur diverses réalités du continent et sont arrivés aux conclusions suivantes :
A - A propos de la ‘Gouvernance démocratique : cadre constitutionnel, processus électoraux et partis politiques’
- Il existe un déficit en matière du respect des constitutions au niveau du continent, une insuffisance de ‘culture constitutionnelle’ et des textes constitutionnels parfois trop ambiguës.
- Il faut continuer à lutter pour une gouvernance démocratique effective en Afrique, ce qui passe nécessairement aujourd´hui par l´affirmation de l´Etat de Droit démocratique, la réaffirmation des institutions, le développement économique, la participation populaire et le dialogue entre les forces politiques, y compris la société civile.
- Combattre pour l´affirmation de l´indépendance du pouvoir judiciaire et la crédibilité des magistrats, ceci par le renforcement de son statut de pouvoir judiciaire indépendant de l’Etat.
- Garantir l´indépendance des organes de l´Administration électorale telles les Commissions Electorales et renforcer la coopération internationale de ces institutions.
- Renforcer le cadre juridique et les responsabilités pénales des titulaires des fonctions publiques dans l´exercice de leurs fonctions, et une protection majeure de l´Etat de Droit démocratique.
B - A propos de ‘Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement — une vue d’ensemble du continent’
Les Objectifs du millénaire représentent un engagement essentiel pour l´Afrique en matière de lutte contre la pauvreté, la faim, la santé, l´analphabétisme, la dégradation de l´environnement et la discrimination envers la femme.
Une vue d´ensemble du continent montre qu´il existe des disparités considérables entres différents pays d´Afrique. Certains pays sont en mesure de pouvoir atteindre quelques objectifs d’ici 2015. Toutefois le cadre n´est pas très encourageant pour la majorité des pays de la région.
Afin d’assurer la réalisation de ces objectifs, tâche et engagement fondamentaux de la communauté internationale, les partis politiques doivent aussi jouer un rôle crucial pour mobiliser les consciences, les volontés et les ressources nécessaires pour leur réussite. D’un côté, les forces politiques des pays développés ont pour tâche d’assurer que leurs gouvernements respectifs remplissent leurs promesses et d’un autre côté les forces politiques des pays du Sud ont la responsabilité d’avancer à travers la bonne gouvernance, pour libérer les potentiels des nations africaines et organiser les ressources humaines et économiques disponibles, et agir pour le bien-être commun. Egalement, les partis politiques du Nord et du Sud doivent faire avancer la concertation pour la réforme des organisations internationales, pour assurer des opportunités pour tous dans le cadre d’un nouveau multilatéralisme et la réforme essentielle des règles du commerce international pour des échanges plus équitables dans le contexte de la mondialisation de l’économie.
C - A propos de la ‘Migration : l’impact humain, économique, social et politique en Afrique -une contribution du Comité Afrique aux travaux de l’ IS’
La mondialisation de l’économie et le manque d’opportunités pour un trop grand nombre de gens accélèrent les flux migratoires vers les centres industriels, économiques et financiers à travers le monde. Un processus normalement régulé et ordonné doit aujourd’hui faire face d’un côté à une aspiration croissante et très humaine pour une vie meilleure, qui mobilise de plus en plus d’êtres humains à travers les frontières, et d’un autre côté, faire face à une nouvelle forme de victimisation des émigrés à travers l’action non scrupuleuse de ceux qui profitent de l’immigration irrégulière.
Les membres de l’Internationale Socialiste restent engagés à améliorer les régulations affectant les émigrés et aussi à les rendre plus humaines, mais tout en assurant un flux ordonné et régulé par une gestion politique des responsabilités partagées entre les pays d’origine et les pays de destination. Ceci passe par l’action responsable en matière migratoire des pays d’origine ainsi que par la mise en œuvre par les pays de destination de politiques actives d´intégration, comme des soutients et le renforcement des efforts des pays en developpement pour générer des emplois et des opportunités à leurs propres citoyens.
Les partis membres de l’Internationale Socialiste en Afrique continueront à contribuer activement dans leurs propres régions et au niveau mondial au développement d’une feuille de route sociale-démocrate vis à vis de la migration, question clé de la société du 21ème siècle et question fondamentale pour sauvegarder les droits humains, sociaux et politiques de tous, y compris des migrants. Dans ce cadre, ils ont pris acte favorablement du contenu de la déclaration de la Conférence euro-africaine sur la Migration, tenue à Rabat en septembre dernier, et ont renouvelé au Cap-Vert leur engagement pour donner un visage humain à la migration d’aujourd’hui, question qui interpelle la propre identité de ce mouvement.