Rassemblé à New York le 22 septembre 2022, le Présidium de l’Internationale Socialiste a honoré sa tradition de se réunir à l’occasion du segment de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies après une interruption forcée de deux ans en raison de la pandémie de coronavirus. La réunion a été l’occasion d’aborder les questions d’actualité à l’international et celles à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de cette année. Elle a porté sur les principaux thèmes d’intérêt pour les membres au niveau national et international ainsi que sur le prochain XXVIe Congrès de l’IS qui se déroulera à Madrid en novembre.
À l’ouverture de la réunion, le président de l’IS, George Papandreou, a rappelé qu’il incombe aux forces sociales-démocrates à l’international de s’unir face aux défis mondiaux en cette période cruciale caractérisée par de fortes tensions géopolitiques. L’organisation doit se concentrer sur les propositions de solidarité sociale, de multilatéralisme, de coopération internationale et de maintien de la paix. Il a également souligné l’importance du prochain Congrès, en tant que moment de responsabilisation de l'organisation pour les temps à venir.
Le Vice-président de l'IS et président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a souligné qu'il était important, face aux défis mondiaux, de renouveler la foi dans l'idéologie de l'Internationale Socialiste et ses valeurs et principes partagés, en défendant l'histoire du mouvement et soulignant la pertinence et la force que les partis et politiques sociaux-démocrates ont à offrir au monde. Il a en outre annoncé au Présidium sa volonté de se porter candidat à la présidence de l’IS au Congrès, annonce qui a reçu un soutien sans équivoque des membres présents.
Le rôle de l’IS en tant que plateforme des forces progressistes de portée internationale a été mis en avant par le Premier ministre portugais, Antonio Costa. Ce dernier met l’accent sur l’omniprésence de la lutte pour la démocratie, les libertés, les droits humains et la paix dans l’histoire et les activités de l’organisation, un héritage qui demeure aujourd’hui.
Le Secrétaire général de l'IS, Luis Ayala, s'est joint aux expressions de satisfaction en réunissant à nouveau le Présidium de l'IS à New York, bien que les circonstances et les difficultés logistiques aient malheureusement empêché la participation de divers vice-présidents et de chefs d'État et de gouvernement qui ont envoyé leurs salutations. Il a ajouté sa voix à ceux qui croyaient que la famille social-démocrate, avec une approche commune, pouvait apporter des réponses nécessaires aux défis mondiaux et sa conviction que le Congrès à Madrid sera un forum opportun pour aborder ces questions vitales.
Les vice-présidents participant à la réunion ont débattu des priorités de l’IS en lien d’une part avec la situation globale actuelle, et d’autre part avec le prochain Congrès. Ils sont revenus sur le rôle historique du socialisme et le besoin permanent de compter sur les principes communs du socialisme démocratique pour affronter les défis mondiaux. Ces derniers sont notamment la préservation et la promotion de la démocratie et des droits civiques et politiques, de même que l’avancée vers l’atteinte des Objectifs de développement durable qui reflètent en grande partie ce que défend la sociale démocratie aujourd’hui.
Malgré les réussites et les progrès réalisés, il a été admis que des événements préoccupants à l’échelle internationale et régionale appellent à la plus grande vigilance et à l’action de la part du mouvement social-démocrate mondial. Les coups d'État au Mali, en Guinée et au Burkina Faso ont renversé certains des progrès démocratiques réalisés en Afrique, et de sérieux défis persistent dans la région du Sahel en termes d'extrémisme religieux, de terrorisme islamique et de trafic international d'armes et de personnes. La recrudescence des tensions avec le potentiel de conflit dans le Caucase du Sud et l'Asie centrale a été soulignée, en particulier en ce qui concerne les Républiques du Tadjikistan et du Kirghizistan où des forces militaires extra-étatiques étaient impliquées, ainsi que les tensions et conflits récents entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Parallèlement à cela, l'impact dévastateur de la guerre en Ukraine a également été évoqué et la réunion a reçu un rapport sur la crise en cours en Haïti.
Les approches relatives à ces questions doivent être intégrées dans les stratégies existantes en matière de changements climatiques et de riposte aux urgences migratoires et alimentaires, et l’interdépendance des crises exige une action coordonnée à l’échelle internationale. Des inquiétudes ont été exprimées sur la désillusion des citoyens et le besoin de répondre à leurs préoccupations et de s’atteler aux autres moteurs potentiels des récents revers électoraux pour les idéaux mondialistes et sociaux-démocrates, face à la montée en puissance des forces réactionnaires et radicales.
Dans la perspective du Congrès de Madrid, de nombreuses interventions ont apporté leur soutien à une stratégie de maintien et d’élargissement de la capacité, de l’influence et de la pertinence de l’Internationale Socialiste, prévoyant des réformes pour une représentation équitable entre les femmes et les hommes et veiller au financement de l’organisation tout en préservant une large participation. Les présidents des comités régionaux pour l'Afrique et pour l'Amérique latine et les Caraïbes qui étaient présents à la réunion ont tous deux exprimé le souhait de leurs partis membres respectifs qu'au prochain Congrès, Luis Ayala continue d'être secrétaire général, soulignant sa connaissance de l'organisation et leur confiance en lui. Ils ont souligné les avantages de la formule du changement et de la continuité pour faire face aux défis importants à venir. Les vice-présidents ont par ailleurs identifié les perspectives offertes par l'adoption de nouvelles technologies, l’élargissement de la portée numérique de l'organisation et la recherche de partenariats avec d'autres forces progressistes et la société civile.
L’optimisme et l’anticipation ressentis à l’approche imminente du Congrès, précédé par des réunions du Présidium, des Comités et du Conseil, reflétaient la ferme volonté de l’ensemble des membres du Présidium de relever les défis de l’organisation.
Les membres du Présidium de l'IS qui ont participé à la réunion étaient George Papandreou, Président de l'IS ; Luis Ayala, Secrétaire général de l'IS ; Vice-présidents de l'IS Pedro Sánchez (Président du gouvernement d'Espagne ), Isabel Allende (Chili), Pia Locatelli (Italie), Rafael Michelini (Uruguay), Mario Nalpatian (Arménie), Kattia Rivera (Costa Rica), Jesús Rodríguez (Argentine), Bokary Treta (Mali, également président du Comité Afrique de l'IS), Miguel Vargas (République dominicaine, également président du Comité de l'IS pour l'Amérique latine et les Caraïbes) ; et Ouaffa Hajji (Présidente de l’ISF). Le Présidium a été rejoint par le Premier ministre du Portugal António Costa, le ministre-président de la Wallonie, Elio di Rupo (Belgique), le président de l'IUSY, Jesús Tapia, et la présidente du PS du Chili, Paulina Vodanovic.
Message du Président du Comité Afrique de l'IS