Déclaration sur la liberté d'expression et l’indépendance du pouvoir judiciaire en Turquie

Conseil de l’IS, Costa Rica, 23-24 janvier 2012

 

original: anglais

Les autorités judiciaires turques ont pris la décision déplorable de lancer une enquête contre Kemal Kilicdaroğlu, le leader du principal parti de l’opposition, le Parti Républicain du Peuple (CHP). Le Procureur de la République a demandé la révocation de l’immunité parlementaire de M. Kilicdaroğlu afin de l’accuser «d’essayer d’influencer un procès équitable » et « d’insulter les fonctionnaires en service » suite aux remarques faites par M. Kilicdaroğlu après avoir visité deux membres du parlement élus du CHP, M. Mustafa Balbay et M. Mehmet Haberal, qui ont été placé en détention provisoire pendant plusieurs années en tant que suspects dans le cas Ergekenon. 

Cette démarche par le Procureur de la République est la dernière partie d’une oppression de long terme de toute voix discordante depuis 2007. La liste comprend des étudiants revendiquant un enseignement gratuit et des activistes environnementaux luttant contre des centrales hydroélectriques dans la région de la Mer Noire. L’accès de plus de 3500 sites internet est actuellement bloqué par décision judicaire. Selon l’Association des journalistes progressistes plus de 60 journalistes se trouvent actuellement en prison. De plus, des dizaines d’élus officiels du BDP sont détenus en relation avec le fameux procès du KCK qui dure depuis 2009. Suite au référendum du 12 septembre 2012, soutenu par beaucoup en Europe, qui prétendait rendre le judiciaire plus indépendant et sa composition plus représentative, le judiciaire est seulement devenu plus lié au gouvernement. Malheureusement, la séparation des pouvoirs n’existe plus en Turquie: le pouvoir judiciaire a été saisi par le pouvoir exécutif.

La liberté d’expression est une valeur fondamentale dans les sociétés démocratiques et tout acte contre cette liberté est inacceptable pour les forces socialistes, social-démocratiques et progressistes à travers le monde.

Le gouvernement turc devrait respecter la liberté d’expression et l’indépendance du pouvoir judiciaire et protéger les valeurs démocratiques et les droits de l’homme en Turquie.

 

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