Résolution de l’IS sur le Kirghizistan

XXVI Congrès de l'Internationale Socialiste, Madrid

25-27 Novembre 2022

Notre organisation a constaté la forte dégradation de l’état de santé d’Almazbek Atambaev, l’ex-président du Kirghizistan et le seul président d’Asie centrale à avoir lancé des réformes constitutionnelles en faveur du parlementarisme et de la démocratie, à qui le secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, a rendu visite en prison en avril dernier. Bien qu’il ait été prouvé que l’ancien président a besoin d’un traitement médical continu, ce dernier n’est plus hospitalisé et est de retour en prison. En outre, ses demandes pour deux interventions chirurgicales dont il a besoin de toute urgence lui sont toujours refusées. Le président actuel du pays, Sadyr Japarov, a personnellement rencontré la famille de l’ex-président Almazbek Atambayev et a ouvertement refusé toute éventuelle opération qui lui serait vitale. L’IS qualifie cette attitude envers l’ancien président Atambaev de tentative sans précédent d’éliminer physiquement un opposant politique, et ce, en violation flagrante du droit humain fondamental à la vie. Nous sommes préoccupés par le fait que lors d'une réunion entre le secrétaire général Luis Ayala et le vice-premier ministre du Kirghizistan, ce dernier a déclaré ouvertement que toutes les accusations portées contre Atambaev n'avait pas été prouvé mais qu'il continuerait d'être en prison.

Le fait que le tribunal et le procureur n’ont pas mené d’enquête sur les cas de graves blessures infligées à 1 700 civils à Koi-Tash les 7 et 8 août et le recours à la force brutale des armes, notamment des armes blanches, suggère un procès non équitable dont le but est de couvrir ces crimes perpétrés par les anciens responsables des services spéciaux Opumbaev et Zhunushaliev.  L’Internationale Socialiste prend note que ces actes menés par les forces armées à l’encontre la population civile relèvent des articles de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité », rentrant dans le cadre d’une enquête internationale, et si les déclarations des citoyens touchés demeurent ignorées, l’organisation n’aura pas d’autre choix que de contribuer à l’enquête internationale.

L’Internationale Socialiste prend acte du rapport spécial des sociaux-démocrates du Kirghizistan et se dit solidaire de l’appel lancé au gouvernement de la République kirghize exigeant la libération immédiate des personnes détenues dans l’affaire de Kempir-Abad et la fin des pressions exercées sur les médias du pays (Azattyk, Cactus Media et Kloop).