Protéger la liberté d’expression

2 février 2015

L’Internationale Socialiste exprime une nouvelle fois sa très vive préoccupation devant les mesures prises par les autorités turques, qui sont contraires aux libertés et droits fondamentaux de son peuple et qui n’ont pas leur place dans une véritable démocratie.

Le procès et la condamnation à six années d’emprisonnement d’Ugur Yesiltepe, Président du Barreau de Tunceli, avec six autres personnes, pour avoir exercé leurs droits démocratiques, dont la liberté d’expression, est totalement inacceptable. C’est la première fois depuis le coup d’état militaire de 1980 qu’un président de l’Association du Barreau turc est condamné à une peine de prison. Les procureurs ont allégué que, à travers son travail, ses écrits et sa participation à des rassemblements dans la province de Tunceli, Yesiltepe avait participé à des actes terroristes. L’Union des Associations du Barreau turc et toutes les autres Associations du Barreau provinciales ont condamné ce verdict et se sont engagées à soutenir Ugur Yesiltepe.

L’Internationale Socialiste dénonce également le projet de résolution qui a été rédigé à l’encontre de Veli Agbaba, vice-président du parti d’opposition membre de l’IS, le Parti Républicain du Peuple (CHP) en raison de « soupçons raisonnables », suite aux allégations de corruption soulevées par Agbaba à propos du parti au pouvoir. Une modification récente de la législation turque autorise la détention des personnes et la saisie de leurs biens sur la base d’un simple « soupçon » plutôt que d’une « forte suspicion basée sur des preuves concrètes ». Dans ce cas particulier, le procureur a demandé pour Agbaba une série de peines de prison allant d’un an et neuf mois jusqu’à un maximum de huit ans et quatre mois.

La liberté d’expression est un droit fondamental dans toute société démocratique, qui est garanti par la constitution dans tous les états où il existe une véritable démocratie, et qui est inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et protégé par celle-ci. Ces mesures sont des violations flagrantes de la liberté d’expression par un gouvernement qui, d’évidence, réprime son appareil judiciaire et rend inutilisable le principe de contrôle judiciaire des pratiques et politiques gouvernementales.