L’IS dénonce les violations de la liberté d’association et des autres droits en Guinée Bissau
2 février 2018
Le SG de l'IS et membres du Presidium, le leader du PAIGC, d'autres leaders locaux et des invités internationaux
Dans la capitale de la Guinée Bissau, plongée dans de profondes tensions, le IXe congrès ordinaire du parti membre de l’IS, le PAIGC, qui devait se dérouler à Bissau du 30 janvier au 4 février, a vu son ouverture empêchée de force par les autorités gouvernementales et la police, en violation de la liberté d’association et d’autres droits, ce que les invités de l’IS au congrès ont fermement dénoncé.
Le 29 janvier, à la veille de l’ouverture prévue du congrès, le leadership du parti a reçu un communiqué des forces de l’ordre stipulant que le congrès n’était pas autorisé à avoir lieu, ce qui a provoqué le rassemblement de centaines de militants au siège du parti le 30 janvier, lieu où devait se tenir le congrès. Néanmoins, aux premières heures du 31 janvier, la police est entrée de force dans le bâtiment, expulsant près de 300 membres du PAIGC, dont un certain nombre furent placés en détention, pour ensuite occuper les locaux et empêcher la tenue du congrès.
À la veille du congrès, plusieurs invités internationaux arrivaient sur invitation du PAIGC, dont le Secrétaire général de l’IS, certains vice-présidents de l’IS de la région ainsi que d’autres leaders et représentants de partis. Le 31 au matin, le leader du PAIGC, Domingos Simões Pereira, a convoqué une réunion avec les invités internationaux, au cours de laquelle il a fait état des difficultés rencontrées par le parti suite à la décision du gouvernement d’empêcher toute organisation de leur congrès ordinaire, qui aurait dû se réunir la veille. Il a rappelé la volonté du parti d’organiser le congrès tel que convenu. Grâce à la persévérance du leadership du parti et en dépit des entraves arbitraires imposées, le congrès s’est finalement réuni le 31 au soir aux alentours de minuit, sur un terrain à l’extérieur d’un hôtel de la capitale. L’inauguration du congrès s’est déroulée à l’air libre, avec des orateurs s’exprimant devant l’assemblée à haute voix et dans un mégaphone portatif. Dès lors, comptant sur la présence de nombreux délégués de partis, les séances de travail du congrès ont débuté.
Le lendemain matin 1er février, le leader du PAIGC, ainsi que plusieurs autres leaders de différents partis politiques de Guinée Bissau, se sont réunis en session extraordinaire avec les représentants de l’Internationale Socialiste et d’autres invités conviés au congrès, en présence des médias. Lors de la réunion, les leaders et les représentants des partis politiques de la Guinée Bissau ont serré les rangs derrière le PAIGC. Le Secrétaire général de l’Internationale Socialiste s’est exprimé devant l’assemblée pour dénoncer les agissements des autorités les qualifiant de tentative antidémocratique de réduire au silence la voix du peuple et de démanteler les droits et libertés fondamentaux protégés par la constitution et le droit, ainsi que les principes fondamentaux du système démocratique. Il a également fait mention de la solidarité sans équivoque de l’IS avec le PAIGC et toutes les forces politiques démocratiques du pays. D’autres membres du Présidium ainsi que des leaders et représentants de partis issus d’autres forces politiques se sont également exprimés devant l’assemblée pour faire part de leur rejet de ces événements.
Plus tard ce jour-là, une déclaration officielle a été publiée par une délégation de la CEDEAO, l’organisation des États de l’Afrique de l’Ouest, dans laquelle elle enjoint le gouvernement de Bissau à respecter les Accords préexistants sur la situation politique en Guinée Bissau ou encourir des sanctions, et déplore le non-respect de la liberté d’association. Dans le même temps, elle a lancé un appel aux autorités de Guinée Bissau à pleinement respecter l’État de droit et les droits humains, notamment le droit à la libre association, tout en exhortant la sécurité nationale et les forces de défense à garder une position neutre et républicaine vis-à-vis des acteurs politiques du pays.
Suite à ces événements, le IXe congrès ordinaire du PAIGC a repris aux alentours de minuit le 1er février au siège du parti, conformément à la constance des efforts déployés par le leadership du PAIGC, ses membres, et les autres acteurs politiques démocratiques du pays, et au soutien unanime de tous les invités de marque conviés à l’événement.
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Addendum: Déclaration conjointe publiée le 3 Février 2018 par l'Union africaine et les Nations Unies sur la Guinée-Bissau
The Chairperson of the African Union Commission, Moussa Faki Mahamat, and the Secretary-General of the United Nations, António Guterres, express concern over the protracted political crisis in Guinea-Bissau despite the multiple opportunities offered to the main political stakeholders to arrive at a consensual arrangement. They denounce the actions being taken by those who seek to obstruct and prevent a resolution of the crisis.
They condemn the recent actions taken by the national authorities to prevent the African Party for the Independence of Guinea and Cabo Verde (PAIGC) from convening and holding its Party Congress, including the directive given to national security services to evacuate and shutter the party’s headquarters. They call on all relevant authorities to strictly adhere to international human rights and humanitarian law and to immediately remove all restrictions on the right to peaceful assembly, political participation and freedom of speech.
The Chairperson of the African Union Commission and the Secretary-General of the United Nations fully endorse the recent decisions on Guinea-Bissau taken by the Authority of Heads of State and Government of the Economic Community of West African States (ECOWAS) on the margins of the African Union Summit in Addis Ababa, Ethiopia, on 27 January, and endorsed by the 30th Ordinary Session of the Assembly of Heads of State and Government of the African Union on 29 January 2018, and welcome the communiqué issued by the ECOWAS ministerial mission that visited Guinea-Bissau on 31 January and 1 February. They support the measures being taken by ECOWAS against “political obstructionists” in the country. They reiterate their endorsement of the centrality of the Conakry Agreement which, inter alia, provides for the appointment of a consensual Prime Minister, and call on the main political stakeholders to faithfully and urgently implement this Agreement, as well as the ECOWAS Roadmap to which they have all signed up to.
The Chairperson of the African Union Commission and the Secretary-General of the United Nations reaffirm their commitment to continue to closely follow all political developments and to support ECOWAS in its efforts to ensure a swift resolution of the protracted crisis in Guinea-Bissau, and stand ready to employ additional measures, should the situation warrant it.
Declaração conjunta da União Africana e das Nações Unidas sobre a Guiné-Bissau
O presidente da Comissão da União Africana, Moussa Faki Mahamat, e o secretário-geral das Nações Unidas, António Guterres, expressam sua preocupação com a prolongada crise política na Guiné-Bissau, apesar das múltiplas oportunidades oferecidas aos principais interessados políticos para chegar a um arranjo consensual. Os dois líderes criticam as ações que estão a ser tomadas por aqueles que procuram obstruir e evitar uma resolução da crise.
Condenam as recentes medidas tomadas pelas autoridades nacionais para evitar que o Partido Africano para a Independência da Guiné e Cabo Verde (PAIGC) reúna e realize o seu Congresso, incluindo a ordem dada aos serviços de segurança nacional para evacuar e fechar a sede do partido. Apelam a todas as autoridades relevantes para que respeitem rigorosamente os direitos internacionais dos direitos humanos e direito humanitário e removam imediatamente todas as restrições ao direito à reunião pacífica, à participação política e à liberdade de expressão.
O Presidente da Comissão da União Africana e o Secretário Geral das Nações Unidas subscrevem plenamente as recentes decisões sobre a Guiné-Bissau tomadas pela Autoridade dos Chefes de Estado e de Governo da Comunidade Económica dos Estados da África Ocidental (CEDEAO) à margem da Cimeira da União Africana em Adis Abeba, Etiópia, em 27 de janeiro, e aprovada pela 30ª Sessão Ordinária da Assembleia de Chefes de Estado e de Governo da União Africana em 29 de janeiro de 2018 e saúda o comunicado emitido pela missão ministerial da CEDEAO que visitou a Guiné-Bissau entre 31 de janeiro e 1 de fevereiro. Eles apoiam as medidas tomadas pela CEDEAO contra "obstrucionistas políticos" no país. Reiteram o seu apoio à centralidade do Acordo de Conacri que, entre outras coisas, prevê a nomeação de um primeiro-ministro consensual e solicita aos principais interessados políticos que implementem de forma fiel e urgente o presente Acordo, bem como o Roteiro da CEDEAO que todos subscreveram.
O Presidente da Comissão da União Africana e o Secretário-Geral das Nações Unidas reafirmam o seu empenho em continuar a acompanhar de perto todos os desenvolvimentos políticos e apoiar a CEDEAO nos seus esforços para assegurar uma rápida resolução da crise prolongada na Guiné-Bissau e Pronto para empregar medidas adicionais, caso a situação o justifique.