L’Internationale Socialiste proteste contre la sentence infligée à Leopoldo López

10 septembre 2015

Après un an et demi d’incarcération à la prison militaire de Ramo Verde, dans les faubourgs de Caracas, le pouvoir judiciaire vénézuélien s’est prononcé sur la sentence infligée à Leopoldo López, leader politique de l’opposition au gouvernement de Nicolás Maduro et coordinateur du parti Voluntad Popular (VP), membre de l’Internationale Socialiste. Aujourd’hui, la juge Susana Barreiros a condamné López à une peine de prison de 13 ans et neuf mois, qu’il devra purger dans la prison où il est incarcéré depuis le mois de février 2014. Il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs et d’incitation à la violence, d’incendies et de destruction de biens privés lors des agissements violents qui ont eu lieu à Caracas le 12 février 2014.

L’Internationale Socialiste ne peut que refuser la validité et déplorer le caractère arbitraire de cette décision judiciaire. Pendant toute la durée du procès, nous sommes restés très proches de Leopoldo López, de sa famille, de son parti et des forces démocratiques au Venezuela. Nous avons condamné de façon répétée les violations systématiques de ses droits tout au long du procès durant lequel les garanties procédurales ont été régulièrement bafouées. D’entrée de jeu, nous avons dénoncé les raisons politiques motivant la détention de Leopoldo López et réaffirmé son statut de prisonnier politique, et cette sentence ne fait que conforter notre point de vue. Des voix fermes se sont élevées pour accompagner la nôtre, émanant des Nations Unies, de gouvernements, de chefs d’état et d’anciens chefs d’état, de parlementaires et de diverses organisations non gouvernementales qui défendent les droits de l’Homme, ainsi que d’organisations de la société civile.

Face à ces développements, l’Internationale socialiste, tout en protestant de toutes ses forces contre cette condamnation, réaffirme résolument aujourd’hui son engagement en faveur d’une mobilisation renouvelée pour obtenir la libération de Leopoldo López et de tous les prisonniers politiques au Venezuela et pour défendre la démocratie dans ce pays.

L’élection des représentants à l’Assemblée nationale qui aura lieu le 6 décembre 2015 doit être juste et transparente et se dérouler en présence d’observateurs internationaux. La démocratie est le seul moyen légitime de surmonter les tensions et la polarisation ainsi que la grave crise économique et sociale auxquelles le Venezuela doit faire face actuellement.

Par ailleurs, nous regrettons vivement les confrontations qui ont eu lieu ce jour devant le palais de justice de Caracas, se soldant par un mort et de nombreux blessés, en exprimant l’espoir que cette violence cesse immédiatement.

Nous réitérons aujourd’hui notre solidarité inébranlable avec le peuple vénézuélien dans ses efforts pour faire respecter la liberté et les droits de tous ses citoyens et pour surmonter ces moments difficiles.