Les partis de l’opposition dénoncent la persécution des Guinéens par le régime d’Obiang

16 mai 2011

Le principal parti d’opposition de la Guinée Equatoriale a dénoncé une campagne de violence et d’intimidation « menée par le gouvernement » contre le peuple guinéen, qui, dit-il, a mené à des passages à tabac, des arrestations arbitraires et une série de détentions inexpliquées dans le pays d’Afrique de l’ouest ces derniers jours. 

Dans une déclaration du 11 mai, la Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), demande au président de longue date et actuel Président de l’Union Africaine, Teodoro Obiang, de justifier pourquoi les autorités du pays ferment les yeux sur les violations des droits de l’homme, en disant:

«Il semble clair que si rien n’arrive aux gens qui violent les droits des citoyens de ce pays…c’est parce qu’ils exécutent des ordres venus d’en haut et, plus précisément, de Président Obiang lui-même.»

Dans une déclaration séparée, la CPDS souligne un nombre de cas de mauvais traitements d’individuels, y compris la grave attaque sans explication d’un homme de 36 ans par un membre infâme de l’armée dans la ville de Kogo, entre autres. 

Obiang est président de la Guinée Equatoriale depuis 1979, suite à un coup d’Etat. Des observateurs internationaux disent que le pays est à présent pratiquement un Etat à parti unique, dominé par le Parti démocratique de Guinée Equatoriale.

La série actuelle de violations de droits de l’homme survient alors que le parti de président Obiang tente de réaliser d’importantes réformes constitutionnelles, y compris la création d’un nouveau comité pour la réforme de la Loi fondamentale de la Guinée Equatoriale. L’initiative est perçue comme une tentative de créer de plus larges possibilités pour les Guinéens de participer dans la gestion de leur pays.

Les partis de l’opposition, la CPDS, l’Acción Popular de Guinea Equatorial (APGE) et l’Unión Popular (UP), ont décliné une invitation de participer au comité en disant que le processus de réforme est fondamentalement erroné. 

La CPDS ajoute que, compte tenu des actes récents de violation et d’intimidation contre la population, elle a des « doutes sincères » sur ce que le peuple guinéen pouvait attendre de cette réforme constitutionnelle en général.

L’Internationale Socialiste dénonce dans les termes les plus forts la violence inacceptable à l’encontre du peuple de la Guinée Equatoriale, en disant « Le régime Obiang a tenu depuis bien trop longtemps l’équilibre du pouvoir politique après des années de régime autoritaire dans l’absence d’élections libres et justes. »  

« Bien que nous accueillions les tentatives de réforme constitutionnelle, il semble peu probable que le peuple guinéen pourra faire entendre sa voix, surtout s’il doit faire face à des menaces de son propre gouvernement. Nous soutenons la CPDS et les partis de l’opposition dans leur décision de ne pas appuyer ce processus. »