Les envoyés de l’Internationale Socialiste se voient refuser une rencontre avec Leopoldo López dans sa prison vénézuélienne

15 novembre 2014

José Antonio Viera-Gallo, éminent juriste et socialiste chilien, très expérimenté en matière de service public dans son pays, où il a été député, président de l’Assemblée, sénateur, ministre Secrétaire général de la Présidence et ministre du Tribunal constitutionnel de la république du Chili, accompagné de Claudio Herrera, avocat, professeur de droit à l’université du Chili et collaborateur du Secrétariat de l’International Socialiste, se trouvent à Caracas du 13 au 16 novembre afin d’examiner au nom de l’IS les circonstances dans lesquelles Leopoldo López, leader du parti Volonté populaire, et de nombreux autres prisonniers politiques ont été emprisonnés. Ils ont également pour mission de formuler des recommandations en vue d’obtenir rapidement leur libération.

Aujourd’hui, le 15 novembre, les représentants de l’IS ont essayé de rendre visite à Leopoldo López, qui est emprisonné arbitrairement depuis neuf mois dans le centre carcéral militaire de Ramo Verde. Ils étaient accompagnés de son épouse et ses parents.

Les autorités pénitentiaires leur ont refusé cette visite, prétextant que Leopoldo López était sous le coup d’une mesure disciplinaire après avoir, avec les autres prisonniers politiques, cogné les barreaux de leurs cellules avec leurs couverts. En effet, ces derniers protestaient contre la décision de la juge chargée de leur dossier, laquelle a refusé la demande de libération formulée par le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU.

Pendant que la délégation tentait d’obtenir un droit de visite, Leopoldo López et ses compagnons ont accroché aux barreaux de leurs cellules une banderole concernant leur emprisonnement et ont salué leurs proches, tout en dénonçant la violation de leurs droits. En réponse, les gardes ont activé la sirène d’un véhicule militaire afin de couvrir leurs revendications dans un vacarme assourdissant.

Face à l’impossibilité d’accéder à la prison, l’envoyé spécial de l’IS, José Antonio Viera-Gallo, a prononcé la déclaration suivante devant les médias présents :

« Indépendamment de la situation politique du Venezuela, l’IS a envoyé ces représentants pour constater par elle-même la détention de Leopoldo López, qui est considérée comme arbitraire par le Groupe de travail des Nations unies, lequel enjoint les autorités vénézuéliennes à libérer le détenu. »

José Antonio Viera-Gallo a regretté la décision de la juge de première instance, qui a refusé la demande de libération des Nations unies. Il a également regretté de ne pas pouvoir rencontrer Leopoldo López et a prévenu que cette situation fragilise gravement les droits de l’homme. « La détention de Leopoldo López n’est absolument pas justifiée. L’accusation à son encontre n'a aucun fondement juridique. Il n’existe pas non plus de raison de lui interdire les visites. »

José Antonio Viera-Gallo aurait souhaité pouvoir exprimer l’opinion de l’IS directement au gouvernement vénézuélien, auprès duquel de nombreuses démarches ont été entreprises au plus haut niveau, demandes qui sont restées lettres mortes.

Par ailleurs, lors de sa visite à Caracas, la délégation a rencontré les partis membres de l’IS, les représentants de la Mesa de Unidad Democrática (MUD), la conférence épiscopale du Venezuela et d’autres acteurs pertinents de la vie publique vénézuélienne.

Cette visite fera l’objet d’un compte rendu lors du Conseil mondial de l’IS les 12 et 13 décembre prochains à Genève, en Suisse.