Le Secrétaire général de l’IS contraint par le régime de Kabila à quitter la RDC

15 mai 2017

Sur invitation de la direction de l’UDPS de la République démocratique du Congo, le Secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, est arrivé à Kinshasa ce vendredi 12 mai en vue de transmettre la solidarité de l’Internationale Socialiste avec le parti et la famille de leur défunt leader, Etienne Tshisekedi, et pour exprimer le soutien de l’organisation à leurs efforts et à ceux des autres forces politiques engagées dans la promotion d’une transition démocratique dans le pays. Toutefois, dès son arrivée, des agents du régime l’attendaient à l’aéroport pour s’assurer qu’il n’entrerait pas sur le territoire et, sans égard pour ses protestations, lui ont confisqué son passeport et l’ont forcé à retourner dans l’avion qui venait de le déposer. Cette action du gouvernement de Kabila, que l’Internationale Socialiste condamne, révèle une fois de plus la réalité dans laquelle vivent aujourd’hui le peuple de la République démocratique du Congo et l’opposition politique.

La situation du pays s’est considérablement détériorée depuis les récents événements qui ont vu le gouvernement se retirer des accords politiques signés en décembre dernier avec les principales forces de l’opposition, et dont l’objectif était de ramener enfin la démocratie et la paix au Congo.

Des éléments clé de l’accord n’ont pas été honorés par le Président Kabila, tels que la formation d’un gouvernement d’union nationale par intérim, après que les élections n’ont pas été convoquées à l’approche de l’échéance de son mandat présidentiel l’année dernière, et la récente nomination d’un Premier Ministre sans le consentement de l’opposition. Les conséquences du non-respect des accords et de l’absence de perspective de progrès sont nombreuses, dans un climat politique déjà tendu dans le pays, et ont mené au retrait de la Conférence épiscopale du Congo (CENCO) en tant que facilitateur du dialogue entre le gouvernement et l’opposition.

Au cœur de ces événements politiques, une question centrale à l’esprit de millions de citoyens congolais concerne l’attitude du régime suite au décès en février dernier à Bruxelles d’Etienne Tshisekedi, le très respecté leader de l’opposition, ancien Premier Ministre, président de l’UDPS, un parti membre de l’IS, qui fut nommé à la tête d’un Conseil créé pour superviser les accords. Le gouvernement n’a cessé de faire obstacle au rapatriement et à l’inhumation de sa dépouille à Kinshasa, laissant des millions de personnes dans l’attente. Le vendredi 12 mai était la troisième date retenue pour ce faire, elle fut par la suite annulée, à l’instar d’autres tentatives en février et en mars dernier, à cause d’entraves dressées par le régime.

L’Internationale Socialiste, qui déplore profondément la position adoptée par le Président et son gouvernement, continuera à suivre attentivement les événements politiques en République démocratique du Congo et à soutenir tous ceux qui luttent pour leur liberté et leurs droits afin de construire une démocratie qui œuvre pour tous les citoyens.