Le Nicaragua, victime contemporaine du pouvoir absolu
25 octobre 2021
Original : espagnol
Depuis les graves événements d'avril 2018, lorsque le gouvernement de Daniel Ortega a violemment réprimé les manifestations sociales qui ont fait des centaines de morts parmi les milliers de citoyens qui ont manifesté dans les rues et les villes du pays pour faire entendre leur voix pour leurs droits, la sinistre volonté d'autoritarisme monte au Nicaragua.
C'est dans ce contexte qu'un certain nombre de citoyens opposés au régime ont fait connaître leurs aspirations à se présenter aux élections présidentielles du 7 novembre prochain, et se sont retrouvés en prison. Aujourd'hui, 37 opposants ont été arrêtés, dont sept qui avaient fait connaître leur intention de se présenter comme candidat à la présidence.
Aujourd'hui, M. Ortega et son épouse, Rosario Murillo, sont inscrits comme candidats à la présidence et à la vice-présidence du pays, et à leurs côtés se trouvent cinq autres listes qui ont été acceptées par les organes électoraux actuels qui superviseront les élections.
Les Nations unies, l'Union européenne et l'Organisation des États américains ont exprimé leur inquiétude face à ces développements, qui font qu’il est difficile de considérer les élections comme libres, équitables et transparentes, face aux allégations de persécution sélective dans le pays. Dans une récente déclaration, la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN) a souligné qu'un État démocratique se caractérise par la soumission sans restriction de ses autorités à la loi et par la séparation des pouvoirs. Au Nicaragua, ces piliers fondamentaux de l'État de droit sont actuellement bafoués et affaiblis au quotidien.
Toute personne qui exprime et promeut une position différente de celle défendue par le régime est considérée comme un adversaire non pas du gouvernement mais de la nation, et beaucoup ont été poursuivis pour actes contre la souveraineté et pour trahison. Un bureau du procureur obséquieux et contrôlé par le gouvernement est chargé de promouvoir ces poursuites. Le monde de l'art et de la culture n'est pas non plus sorti indemne de cette vague de persécution ininterrompue.
Les violations des droits humains de milliers de Nicaraguayens en avril 2018 ont incité l'IS à dénoncer publiquement la violence d'État qui a entraîné la mort de centaines de citoyens innocents et à demander que les faits soient éclaircis et les responsabilités établies. La préoccupation de l'IS pour le Nicaragua et son engagement à donner suite aux graves événements d'avril 2018 se sont encore reflétés dans sa déclaration du 23 avril sur la situation au Nicaragua, puis dans la résolution de son Comité pour l’Amérique latine et les Caraïbes en mai, et dans la déclaration de son Conseil tenue à Genève en juin, toutes en 2018. Enfin, lors de son Conseil à Saint-Domingue, avec la participation de représentants de ses partis membres de tous les continents en janvier 2019, l’Internationale Socialiste a décidé d'expulser le FSLN pour de graves violations des droits humains et des valeurs démocratiques dans le pays.
Aujourd'hui, à deux semaines des élections, l'IS réitère une fois de plus son rejet de l'interventionnisme gouvernemental et condamne la répression que le gouvernement déploie dans tout le pays contre l'ensemble de la société nicaraguayenne. Les régimes de parti unique et la restriction des libertés et des droits fondamentales du peuple sont incompatibles avec la démocratie et contraires aux principes qui inspirent l'Internationale Socialiste.