Elections en République Centrafricaine

12 février 2011

Le 23 janvier, le premier tour retardé des élections présidentielles et parlementaires en République Centrafricaine a eu lieu, dans lequel Martin Ziguélé, leader du parti membre de l’IS Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), était un des quatre candidats présidentiels se présentant contre François Bozizé, président titulaire. Le jour du vote, de nombreuses irrégularités ont été rapportées, y inclus des bureaux de votes fictifs, déplacés ou supprimés, des listes électorales truquées, des cas d'électeurs disposant de plusieurs cartes ainsi que des procès-verbaux manquants dans de nombreux bureaux de vote.

Ces rapports ont mené au retrait de trois des quatre représentants des candidats de l’opposition, Martin Ziguélé, Emile Gros-Raymond Nakombo et Jean-Jacques Demafouth, qui ensemble forment le Collectif des forces de changement, CFC, de la Commission Electorale Indépendante, CEI, afin de se dissocier des résultats qu’ils ont rejetés avant leur publication dû à des anomalies dans le processus électoral, dénonçant un « hold-up électoral méticuleusement préparé et soigneusement exécuté par le général Bozizé et son parti ». Les résultats provisoires publiés le 2 février, ont déclaré Bozizé vainqueur avec 66,08 % des voix lors du premier tour, suivi par l’ancien président Ange-Félix Patassé (20,1%), Ziguélé (6,46%), Nakombo (4,64%) et Demafouth (2,72%).

Suite à la déclaration par la CEI, Ziguélé, Nakombo et Patassé ont annoncé leur décision de contester les résultats devant la Cour constitutionnelle, chargée de la vérification, contestation qui a reçu un élan supplémentaire par la révélation du 5 février que les résultats d’un quart des bureaux de vote n’avaient pas été comptés. Une enquête sur les élections législatives tenues simultanément a mené à l’arrestation de trois membres de la CEI à Boganda qui n’avaient pas retourné les résultats de cette circonscription dans leur totalité. Les résultats provisoires du premier tour des élections législatives ont donné la victoire totale au parti Kwa Na Kwa (KNK) de Bozizé avec 26 des 105 sièges, et la première place dans la majorité des circonscriptions en ballotage pour le second tour. Ces résultats on été rejetés par Ziguélé et Nakombo comme faisant partie du même processus entaché de fraudes qui avait produit la victoire de Bozizé lors de l’élection présidentielle.

Samedi le 12 février, la Cour constitutionnelle a confirmé les résultats de l’élection, ne faisant que des ajustements mineurs aux résultats provisoires annoncés par la CEI, plaçant Bozizé à 64,37%, suivi de Patassé en seconde place avec 21,41% et Ziguélé en troisième avec 6,8%. Cette approbation prévisible des résultats de la CEI par la Cour constitutionnelle, qui se traduit en la réélection de Bozizé sans le besoin d’un deuxième tour, contrairement aux dernières élections présidentielles en 2005, a été rejetée une fois de plus comme représentative d’un vote frauduleux par Ziguélé.