Déclaration de l'Internationale Socialiste sur le Nicaragua
12 août 2022
L’Internationale Socialiste exprime sa vive inquiétude au sujet des intimidations et des attaques menées contre l’Église catholique, ses autorités et lieux de cultes, ces dernières semaines au Nicaragua.
L’évêque de Matagalpa, Rolando Álvarez, toujours assigné à résidence avec d’autres religieux et ses paroissiens par les forces spéciales dans son diocèse au nord du pays, s’est mû, comme tant d’autres, en figure visible d’une persécution intolérable et aux relents anhistoriques. Les Conférences épiscopales des pays de la région et le Conseil de l’épiscopat latino-américain et caribéen (CELAM) ont également fait part de leurs préoccupations face à ces événements et ont exprimé leur solidarité avec les victimes.
Or, il ne s’agit pas d’actes isolés. Le harcèlement de personnes religieuses est une constante depuis que la Conférence épiscopale nicaraguayenne a joué le rôle de médiatrice et de critique de la conduite du couple Ortega-Murillo lors des protestations de masse de 2018 qui ont été réprimées dans la violence, faisant des centaines de morts et de blessés. En mars 2022, le nonce apostolique Waldemar Stanislaw Sommertag a été expulsé du pays puis, en juillet, ce fut le tour des sœurs de Mère Teresa de Calcutta. Avant cela, en 2019, l’évêque Silvio Báez était forcé à l’exil.
Daniel Ortega affiche une nouvelle fois son mépris absolu et sans ambages de la démocratie. Cette fois-ci, sa persécution prend pour cible l’Église catholique, mais elle a déjà visé le monde de la culture, les médias et une pluralité d’organisations de la société civile, dont l’Académie nicaraguayenne de la langue, une institution centenaire.
L’Internationale Socialise réitère sa condamnation de ce qui n’est autre qu’une nouvelle tentative de museler et de supprimer toute les voix opposées au régime sandiniste, lequel ne semble plus se satisfaire du contrôle absolu et illégitime qu’il exerce sur l’ensemble de l’appareil de l’État. Jour après jour, les droits humains des Nicaraguayennes et des Nicaraguayens sont ignorés, bafoués et violés. L’IS est et demeurera mobilisée pour le rétablissement de la démocratie au Nicaragua et agira en faveur du respect des droits fondamentaux de son peuple.