Communiqué sur la situation en Guinée
30 septembre 2009
L'Internationale socialiste exprime sa plus ferme condamnation des tueries perpétrées par l'armée guinéenne pour disperser le rassemblement pacifique des forces d'opposition organisé le 28 septembre au stade de Conakry, capitale de la Guinée. Ce massacre délibéré a fait plus de 150 morts et plus d'un millier de blessés.
Cette initiative de l'opposition politique, toutes tendances confondues, et de la société civile, avait pour but de protester contre l'intention du capitaine Moussa Dadis Camara, de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue pour le 31 janvier 2010.
En effet, à la tête du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), junte militaire qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat, le 23 décembre 2008, le capitaine Camara s'était engagé à organiser une rapide transition destinée à remettre le pouvoir aux civils dans un délai d'un an, à l'issue d'une élection présidentielle à laquelle il affirmait ne pas être candidat.
Pendant les neuf derniers mois, sa gestion débridée, populiste et arbitraire du pouvoir inquiétait les partis politiques et la société civile organisée dont les relations n'ont cessé de se dégrader avec la junte militaire. Une fois de plus, l'ordre constitutionnel a été bafoué en décembre 2008 en Guinée et c'est dans un bain de sang que s'est poursuivie cette aventure militariste aux accents populistes.
Pour l'Internationale socialiste, tout doit être mis en oeuvre pour que soit rétablie la démarche constitutionnelle qui devait être suivie à la mort du président Conté en décembre 2008. L'IS se félicite de la réprobation unanime qui s'est exprimée en Afrique et dans le reste du monde et elle réaffirme son entière solidarité avec les forces démocratiques qui agissent en Guinée, en particulier le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé, parti membre de l'IS.