Cameroun: à la recherche d’une véritable démocratie

20 octobre 2011

Des élections présidentielles ont eu lieu au Cameroun le 9 octobre 2011, avec vingt-trois candidats officiels, parmi eux John Fru Ndi, leader du principal parti de l’opposition, le Front Social démocratique, SDF, un parti membre de l’IS, dont les résultats devront être annoncés par la Court suprême dans les prochains jours. 

Le Secrétaire général de l’Internationale Socialiste, Luis Ayala, était présent pour ces élections, suivant une visite précédente au Cameroun avec une délégation de l’Internationale Socialiste en août de cette année pour souligner l’importance d’élections libres et justes dans ce pays. Un nombre d’inquiétudes ont été soulevées par l’Internationale Socialiste à ce moment concernant la tenue de ces élections, notamment la composition d’ELECAM (Elections Cameroon), l’organisme désigné pour surveiller le processus électoral; le besoin d’un registre électoral  clair et précis; ainsi que l’importance d’un bulletin unique afin de réduire les possibilités d’abus et pour simplifier les élections avec de multiples candidats. 

Au cours des élections, un nombre de sérieux manquements ont été observés et rapportés par le SDF, les candidats présidentiels de l’opposition, des ONG et des organisations de la société civile y compris Transparency International Cameroon. La composition d’ELECAM était un problème central puisque des acteurs de la société civile, d’ONG et de l’opposition n’étaient pas représentés et que les membres de la direction avaient été nommés par le Président. Il a également été constaté que le registre électoral n’avait pas été mis à jour, faisant que des gens étaient inscrits plusieurs fois; que des cartes d’électeur avaient été distribués par des membres du parti au pouvoir et des chefs de quartier en directe violation des dispositions légales et donnant lieu au fait que des individus possédaient de multiples cartes d’électeur et que des cartes ont été distribués pour des personnes décédées; que des bureaux de vote ont été installés dans des domiciles privés et des camps militaires, souvent sans représentant d’ELECAM, et de nombreux bureaux de vote n’ont ouvert qu’en après-midi pour fermer à 18h00 et dans un nombre de bureaux à Douala et Yaoundé le dépouillement a du avoir lieu dans le noir. 

La participation électorale a été particulièrement faible, avec environ 70% des électeurs s’abstenant du processus ou empêché de voter à cause de cartes électorales manquantes selon des organisations locales et internationales observatrices. Ceci a été considéré comme signe de la profonde résignation ressenti dans de nombreuses parties de la société camerounaise en ce qui concerne l’impact qu’ils peuvent avoir sur la vie politique de leur pays.

Le nombre d’irrégularités observés à mené sept candidats présidentiels, parmi eux le leader du SDF John Fru Ndi, à publier une déclaration le 15 octobre déclarant que « Elections Cameroon a failli complètement à sa mission d’organiser une élection libre, juste et transparente » appelant à l’annulation des élections et à « la révision de la loi électorale et la mise sur pied dans un délai de six mois d’un nouveau système électoral qui sera véritablement indépendant et accepté par tous et qui devra conduire la nouvelle élection présidentielle».

En accord avec les décisions de L’Internationale sur le Cameroun, en particulier de celles du Comité Afrique de l’IS lors de sa réunion en juillet à Windhoek, le Secrétaire général de l’IS à Yaoundé a transmis à John Fru Ndi et au SDF, ainsi qu’au candidats de l’opposition signataires de la déclaration, le plein soutien de l’Internationale Socialiste dans leur lutte pour la reconnaissance de leur droit à des élections libres et justes, et appelle à un nouveau système électoral au Cameroun qui garantira les droits démocratiques du peuple camerounais et assurera que ses décisions seront respectées.