Les partis socialistes démocratiques de la Méditerranée nous nous sommes réunis à Barcelone et nous avons dialogué, comme maintes autres fois auparavant, au sein de notre Internationale.
En partant toujours d’une attitude de sérénité, d’engagement avec la paix, la liberté, le respect des Droits de la personne et pour l’égalité, le socialisme maintient une action politique responsable telle que les pratiques de bonne gouvernance, et tout particulièrement en Méditerranée.
Nous nous sommes retrouvés à Barcelone, ville avec un gouvernement municipal socialiste depuis plus de trente ans. C’est ici où se trouve déjà le siège de l’Union pour la Méditerranée, qui matérialise l’esprit et la forme des efforts de coopération politique, économique et sociale associés à la ville. Tous les Maires socialistes de Barcelone et leurs équipes ont été des personnes engagées avec une Méditerranée ouverte, commune, coopérative. Ils ont préparé leur ville pour qu’elle soit un exemple du modèle que nous, les socialistes, souhaitons pour toute notre région méditerranéenne. La modernité méditerranéenne bien comprise peut être prouvée à Barcelone.
Barcelone est la capitale de la Catalogne. Les socialistes, nous gouvernons les institutions catalanes, avec la collaboration des autres forces, en montrant qu’il est possible de convenir, d’accorder, de partager le leadership d’une société, de répondre collectivement auprès des citoyens, d’affronter les vicissitudes de la gouvernance avec sagesse et avec des objectifs élevés.
Les socialistes de la Méditerranée nous reconnaissons l’apport du PSOE et de ses leaders dans la conception et la proposition de l’Alliance de nos Civilisations, comme un instrument d’utilité maximale pour aboutir au climat nécessaire de dialogue, de respect et de reconnaissance entre des pays aux différentes cultures et croyances, dans la meilleure essence du multilatéralisme.
Les socialistes de la Méditerranée nous sommes résolus à partager nos efforts et notre engagement pour régler définitivement, avant la fin du premier quart de siècle, certains des flagrants problèmes observés dans notre région, tout particulièrement le conflit israélo-palestinien. Les socialistes de la Méditerranée nous souhaitons de feuilles de route beaucoup plus courtes, qui ne soient pas inachevables, qui ne soient pas éternelles. Nous voulons, notamment, que les routes soient parcourues et nous souhaitons arriver, finalement, au but. Ces propos ont clairement été exposés lors de l’Assemblée générale des Nations Unies : il n’y a pas d’autre solution que la création d’un état en Palestine, sur la base des Résolutions Internationales, qui coexiste avec les autres états dans des conditions égales. C’est ainsi que nous devons fermer l’un des plus longs et plus regrettables chapitres de l’histoire de la région. La souffrance ne peut pas être prolongée indéfiniment. Des issues définitives doivent être recherchées. Nous ne pouvons pas continuer à grandir, de génération en génération, avec le sentiment que certains conflits ne peuvent pas être réglés : la pratique du socialisme démocratique prouve le contraire, il existe bien une solution.
C’est pourquoi, en ce qui concerne le Sahara occidental, le Comité Méditerranée salue les résultats de la première rencontre que le nouvel Envoyé spécial des Nations Unies, Christopher Ross, a tenu avec les deux parties, tout en attendant des avances d’accord aux souhaits exprimées par l’Internationale Socialiste dans ses résolutions précédentes.
En ce qui concerne le Chypre, nous saluons et appuyons le dialogue en cours entre les dirigeants des communautés grec chypriote et turc chypriote, sous l’égide des Nations Unies pour trouver une solution à ce conflit qui perdure depuis long temps.
D’autre part, en Albanie, la démocratie doit être réaffirmée et les demandes du Parti Socialiste (SPA) au sujet des violations et irrégularités des élections du 28 Juin doivent être reconnues. Nous réitérons notre solidarité et soutien pour notre parti membre en Albanie.
Les socialistes de la Méditerranée nous sommes prêts à combattre démocratiquement, dans nos pays respectifs, l’extravagance et la corruption politique qui ne respectent pas les finances publiques, la liberté d’expression, ni le moindre sens commun. Nous sommes convaincus qu’il n’y a pas de meilleur chemin vers le développement et le progrès que la responsabilité démocratique et notre engagement sera toujours avec la transparence et l'honnêteté. Les citoyens et les citoyennes méritent le respect et la considération de leurs gouvernants. Il n’y a rien de plus antidémocratique qu’un gouvernant dépourvu du sens du ridicule et se considérant supérieur au peuple, au-dessus de la démocratie et de ses institutions, et même des règles les plus élémentaires de la dignité.
Les socialistes de la Méditerranée nous partageons la vision d'après laquelle ce XXIème siècle verra naître et se consolider autour de la Méditerranée un espace partagé de démocratie, développement soutenable, égalité des genres et d'opportunités, de libre échange de biens et de services, de libre circulation des personnes, de solidarité, de justice, de libertés, d’égalité. Un projet commun de meilleur partenariat, de bon voisinage et d'intégration renforcée. Une unité au service du bienêtre de nos peuples. À Barcelone, nous avons vu la première architecture de cette vision déjà mise en place. Nous souhaitons que l’unité des socialistes de la Méditerranée soutienne la bonne collaboration entre nos Gouvernements et nos Institutions : nous voulons que notre Unité soit opérationnelle, non pas simplement formelle.
Ce processus d’unité nous confère une excellente opportunité pour sortir ensemble de la crise financière globale, dont l’origine ne se trouve pas dans notre région, bien que les conséquences soient projetées sur nos économies. Les responsables ne peuvent pas s’en tirer indemnes, nous ne pouvons pas attendre que la témérité et le préjudice porté à tous se répète à nouveau. Les socialistes, nous veillerons à ce que la coopération politique encourage la circulation des bonnes pratiques. Et nous maintiendrons fermement notre proposition en faveur des politiques sociales, de l’égalité de l’homme et la femme, des droits de l’enfant, et de la distribution juste de la richesse : le message néoconservateur d’après lequel les politiques publiques sont les responsables de la crise ne s’est pas avéré.
Nous sommes résolus à mettre point final à cette description de notre mer et de notre coexistence partagée sur deux rives : il y a le nord et il y a le sud, mais la Méditerranée des socialistes n’a qu’une seule rive, la rive de la justice, de l’égalité, de la liberté, du pluralisme, de la démocratie, du respect. La seule rive de la paix.
La Grèce nous signale à nouveau que notre projet conserve sa validité, met à jour ses propositions et continue à recevoir le soutien populaire.
Nous félicitons notre président de l'Internationale Socialiste, George Papandreu, Président du PASOK (Mouvement Socialiste Panhellénique) et futur Premier ministre de la Grèce, pour la victoire aux élections.
Nous sommes sûrs que la Présidence espagnole de l’Union européenne, qui aura lieu au premier semestre 2010, impliquera l’élan définitif pour le progrès du processus d'Union pour la Méditerranée. Les réunions prévues, et notamment le Sommet sur l’Union pour la Méditerranée en juin 2010, sous la présidence espagnole, doivent être profitées par nos Gouvernements pour que l’esprit de Barcelone, déjà institutionnalisé, commence à produire des actions concrètes.
Finalement, il s’agit d’une bonne occasion pour que le Comité Méditerranée de l’Internationale Socialiste reconnaisse tous les efforts multilatéraux ayant recherché l’entente, le développement et le progrès issu de notre région et pour notre région : les missions et les programmes des Nations Unies et leurs différentes agences, l’Union européenne et ses accords de partenariat; le Conseil de l’Europe, l'Union Interparlementaire, la Ligue Arabe, la Conférence Islamique, l'Union du Maghreb, les organisations non gouvernementales de coopération et leurs plateformes de coordination. Nous reconnaissons, en définitive l’effort de nos sociétés, de leurs institutions et de leurs organisations, qui nous permet d’affronter l’avenir avec perspective et de maintenir notre espoir et notre engagement pour le développement des politiques progressistes en Méditerranée.
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