Les femmes sont la clé du développement durable

CONSEIL DE JOHANNESBURG - L’ordre du jour progressiste, 15-16 novembre 2004

Original : anglais

Le Conseil de l’Internationale Socialiste, réuni à Johannesburg les 15 et 16 novembre 2004, dix ans après la Conférence mondiale de l’ONU sur les Femmes à Beijing en 1995, durant laquelle 189 Etats membres ont adopté la Déclaration de Beijing et la Plate-forme d’action, qui établit une liste de 12 domaines de préoccupation critiques : les femmes et la pauvreté ; l’éducation et la formation des femmes ; les femmes et la santé ; la violence contre les femmes ; les femmes et les conflits armés ; les femmes et l’économie ; les femmes au pouvoir et les prises de décisions ; les mécanismes institutionnels pour la promotion de la femme ; les droits humains des femmes ; les femmes et les media ; les femmes et l’environnement ; et la femme enfant:

- Rappelle qu’en septembre 2000, lors du Sommet du Millénaire des Nations Unies, 189 gouvernements ont réaffirmé qu’ils étaient engagés à remplir une responsabilité collective pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté d’ici l’année 2015. Ils ont adopté la Déclaration du Millénaire, qui a établi une liste de huit Objectifs de développement du Millénaire (ODM);

- Réaffirme que tandis que les ODM sont d’une importance capitale, "le genre" couvre tous les ODM et l’égalité des sexes est cruciale pour la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. L’éducation des femmes et des filles - qui constitue un objectif en lui-même -contribue également à la réalisation des objectifs de réduction de la mortalité infantile, y compris les droits sexuels et reproductifs, la réduction de la faim et de la pauvreté et le combat contre l’IVH/SIDA et autres maladies. Etendre la mise à disposition et l’accès des femmes aux revenus et aux ressources productives contribue à la réduction de la pauvreté et à la réduction de la mortalité infantile. Les femmes aident à la protection de l’environnement et assurent que les ressources naturelles soient utilisées efficacement, y compris l’eau, les sols et les arbres;

- Lance un appel aux Gouvernements afin qu’ils ratifient tous les instruments de protection et de promotion des droits de la femme, en référence à l’examen et à l’évaluation de la mise en œuvre de la Plate-forme d’action de Beijing et le Document de résultat de la session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU intitulé "Femmes 2000, égalité des sexes, développement et paix pour le vingt-et-unième siècle";

- S’engage à prendre des initiatives pour que les femmes obtiennent plus de pouvoir politique, économique et social et pour surmonter les écarts toujours présents, en particulier dans le domaine de l’éducation, à s’assurer que le niveau d’éducation des hommes et des femmes soit plus élevé, que la conscience concernant le besoin d’égalité soit augmentée pour permettre la mobilisation de l’entière population en faveur du développement et que l’emploi, le partage du pouvoir politique, l’éradication de la pauvreté, l’octroi des droits reproductifs et sexuels et la lutte contre toutes les formes de discrimination, soient intensifiés;

- Exhorte les pays les plus riches de faire des efforts concrets pour atteindre la cible des 0.7 pour cent du PIB pour l’aide officielle au développement (AOD) si les pays les plus pauvres établissent leurs programmes contre la pauvreté de façon à ouvrir le commerce et les investissements et s'attaquer à la corruption;

- Souligne que la communauté internationale et les agences internationales ont besoin d’un cadre clair sur lequel baser les politiques, les programmes et l'aide au développment pour réaliser les ODM sur la base de l’intégration des genres;

- Insiste pour donner priorité à la dimension de genre dans d’autres Conférences mondiales de l’ONU comme Caire +10 et le Sommet mondial pour le développement durable en 2005, prenant en compte les Objectifs de développement du Millénaire de l'ONU;

Lance un appel au Secrétaire général de l’ONU pour qu’il développe une stratégie mondiale pour l’éradication du trafic des femmes et des filles ainsi que toutes les formes de violence à leur encontre, y compris des droits d’asile pour les victimes de la violence.

En conclusion, l’Internationale Socialiste lance un appel à tous ses partis membres dans le Nord afin de faire pression sur les parlements nationaux pour aider au financement des ODM, pour surveiller les engagements pris par les gouvernements donateurs et pour les tenir responsables. De la même façon, tous les partis membres de l'Internationale Socialiste dans le Sud doivent remplir leur part au moyen de bonnes politiques et d’une gouvernance transparente.