Réunion du Comité de l'Internationale Socialiste pour l'Europe Centrale et Orientale, Varsovie, Pologne

17-18 septembre 1999

Le Comité pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE, s'est réuni à Varsovie les 17-18 septembre. Des représentants des partis de la région et au-delà se sont rassemblés pour parler des perspectives de paix et de stabilité dans le sud de l'Europe orientale, pour évaluer la situation en Russie et pour examiner la situation nationale des pays d'Europe centrale et orientale.

Une minute de silence a été observée en mémoire de Yannos Kranidiotis, ministre adjoint aux affaires étrangères en Grèce, qui est mort tragiquement quelques jours auparavant. Le Comité a rendu hommage à son travail infatigable pour la Grèce, pour les pays d'Europe centrale et orientale et au sein de l'Internationale.

Accueillie par l'Alliance de la Gauche Démocratique, SLD, et l'Union Travailliste, UP, la réunion a été ouverte par le Secrétaire Général, Luis Ayala, qui a rappelé la longue histoire des relations avec la Pologne et les partis membres de l'Internationale dans ce pays, durant une période de rapide évolution. Ce rassemblement a permis, a-t-il déclaré, d'examiner non seulement les sujets de préoccupation immédiats de la région mais aussi de définir ce que la social-démocratie pourrait réaliser dans l'avenir, en particulier dans cette région du monde.

Introduisant le débat sur la situation dans les Balkans après les événements au Kosovo, le co-président du Comité, Piero Fassino, ministre du Commerce Étranger, Démocrates de Gauche, DS, Italie, a souligné que la réunion faisait partie des débats continuels devant permettre au Comité de trouver une "solution stable, efficace et durable" et il a fait référence aux précédentes réunions du SICEE à Budapest, Prague, Moscou, Bratislava, Sarajevo, Genève, Bucarest et Rome. D'après lui, la stabilisation politique de la République Fédérale de Yougoslavie est désormais la responsabilité principale de la communauté internationale.

Le co-président du SICEE, László Kovács, leader du Parti Socialiste Hongrois, MSzP, a souligné l'urgence de la catastrophe humanitaire toujours présente. A long terme, d'après lui, bien que les partis au gouvernement puissent certainement contribuer aux premières étapes du Pacte de Stabilité visant à renforcer la sécurité dans la région, les partis sociaux-démocrates de l’opposition devraient également prendre leur part de responsabilité par le biais d'initiatives bilatérales au sein de la région: "L'Internationale doit aider les partis démocratiques grâce à nos propres expériences de transition pacifiques" a-t-il déclaré.

Les pays directement touchés et les pays voisins ont fait des présentations sur les conséquences de la crise au Kosovo en faisant part de leur expérience concrète de la crise et de ses conséquences, y compris l'Albanie, la Macédoine FRY, la Roumanie, la Serbie, la Croatie et la Slovénie.

Les débats du Comité ont débouché sur la "Déclaration de Varsovie" qui a souligné l'extraordinaire importance de la chute du Mur de Berlin, "ce moment de l'histoire où les peuples de l'Europe centrale et orientale se sont libérés de l'oppression des régimes communistes" et qui a réaffirmé "l'engagement de l'Internationale Socialiste et de ses partis à soutenir dans chaque pays de la région la réalisation de la démocratie politique, de l'économie sociale de marché, des droits de la personne humaine pour tous les individus, les communautés et les peuples.".

Se tournant vers les relations entre l'Union européenne et les pays d'Europe centrale et orientale ainsi que les pays Baltes, le SICEE a souligné les progrès réalisés dans ces pays et réaffirmé sa conviction comme quoi l'élargissement de l'Union européenne avait un rôle stratégique à jouer pour garantir la sécurité, la stabilité et la prospérité de toute l'Europe, signalant sa satisfaction quant aux progrès des négociations d'élargissement en cours de l'UE et réitérant son espoir dans le renforcement des relations entre l'UE et les autres pays d'Europe centrale et orientale qui ont exprimé la volonté d’adhérer à l'UE.

En ce qui concerne les événements en Russie, suite aux exposés des invités provenant de ce pays, la Déclaration a exprimé son inquiétude face à l'instabilité politique, l'incertitude des institutions et la corruption en Russie et le Comité a réaffirmé sa conviction comme quoi des institutions vraiment démocratiques en Russie aujourd'hui, partiellement par l'intermédiaire du Plan d'Action de l'UE, restaient une priorité essentielle.

La Déclaration a abordé la situation dans les Balkans à la suite de la crise du Kosovo et a réaffirmé la conviction comme quoi la stabilité et la sécurité n’étaient possibles que si tous les groupes ethniques et religieux étaient respectés. Afin d'assurer la stabilité dans la région, le Comité a pris note du rôle des Nations Unies, de l'OSCE et du KFOR et a réaffirmé sa conviction comme quoi l'intégration des Balkans au sein de l'Union européenne était essentielle. La Déclaration a souligné la nécessité urgente d'instaurer une véritable démocratie en Serbie, en soutenant les forces démocratiques de l'opposition politique et civile et en les aidant à surmonter leurs divisions. Par conséquence, les partis membres de l'IS ont été appelés à "donner une assistance politique pratique à toutes les forces démocratiques, au Kosovo et dans la FRY, à organiser l'établissement de liens économiques et politiques entre les communautés locales et à aider à la construction d'une société civile efficace et de médias libres capables de contribuer à la création d'une véritable démocratie". Des propositions ont été faites pour envoyer une mission d'étude en FRY et pour sponsoriser des stages de formation pour de jeunes politiciens.

Le Comité a ensuite reçu des rapports sur les situations nationales. Mirjana Feric-Vac, Parti Social-Démocrate, SDP, Croatie, a décrit la situation avant les élections dans son pays, et les perspectives de progression des sociaux-démocrates, après avoir déjà accumulé une expérience importante au gouvernement régional.

Nano Ruzin, Union Sociale-Démocrate de Macédoine, SDUM, a informé le Comité de la situation dans son pays, les élections présidentielles devant se dérouler fin octobre.

Leszek Miller a décrit la fondation de l'Alliance de la Gauche Démocratique, que la Social Démocratie de la République de Pologne, SdRP, a activement contribué à développer, et qui organisera son premier Congrès en décembre. Marek Pol, Union Travailliste, UP, a réitéré les options et possibilités claires que présentent les partis d'opposition à l'heure actuelle en Pologne.

László Kovács a présenté un rapport sur la concentration du pouvoir et sur la limitation du rôle du parlement depuis la victoire des partis de droite aux élections de 1998 en Hongrie. Le Congrès du Xe anniversaire de son parti en octobre permettrait, d'après lui, de réfléchir à leur rôle dans la transition de leur pays, mais aussi d’élaborer une nouvelle constitution pour un parti européen moderne.

Les représentants du Parti Social-Démocrate Bulgare, BSDP, et de la Gauche Européenne, ont présenté un rapport sur la situation en Bulgarie à l'approche des élections municipales prévues pour la mi-octobre et sur l'accord de coopération signé par les forces sociales-démocrates bulgares.

Valiantisin Askirka, Parti Social-Démocrate de Bélarus (Narodnaya Hramada), BSDP, a présenté un rapport détaillé sur les événements au Bélarus et a lançé un appel à la solidarité internationale.

Les participants représentant le Parti Socialiste d'Albanie, PSA, et le Parti Social-Démocrate, SDP, ont examiné les nombreux progrès du gouvernement de coalition social-démocrate en Albanie.

Mario Nalpatian, Parti Socialiste Arménien, ARF, a parlé des récentes élections dans son pays et des développements et du travail en perspective pour le gouvernement.

Le Comité a adopté également une résolution sur le Caucase qui a reconnu les changements positifs en direction de la consolidation de la démocratie dans les républiques du sud caucasien mais a préparé également des propositions, qui seront présentées au XXIe Congrès, pour développer la démocratie et résoudre les conflits ethniques de la région.

Participants