Réunion du Comité de l'IS pour le Caucase et la Mer Noire

21-22 octobre 2022

Le Comité de l'IS pour la région du Caucase et de la mer Noire s'est réuni à Astana les 21 et 22 octobre 2022, accueilli par le Parti social-démocrate national (OSDP), en se concentrant sur les questions clés de l'agenda régional. La réunion s'est ouverte par une minute de silence à la mémoire d'Araz Alizadeh, dirigeant du SDPA d'Azerbaïdjan et coprésident du comité, décédé il y a quelques semaines.

Déclaration du Comité

Parti Social-Démocrate National, OSDP Жалпыұлттық социал-демократиялық партия

010000, Shevchenko str., 10/1, of. 203, Astana city, Kazakhstan, e-mail: osdp.center@gmail.ru

 

Le 22 octobre 2022

(Traduction non officielle de l'anglais)

 

Au Secrétariat de l’Internationale Socialiste
 

Le Comité des pays de la CEI, du Caucase et de la mer Noire, les 21 et 22 octobre à Astana, a examiné la situation géopolitique et civilisationnelle dans la région et dans le monde, a adopté une résolution,  et a également déclaré :

1. Les pays de la région se sont retrouvés à l'épicentre de la plus puissante confrontation militaire, géopolitique et civilisationnelle depuis la Seconde Guerre mondiale. Non seulement tous les pays de la région sont impliqués dans cet affrontement, mais aussi des pays situés au-delà de leurs frontières, souvent contre leur gré. Les résultats de cette confrontation affecteront non seulement l'avenir de la région, mais aussi l'avenir du monde entier.

2. Le système mondial est entré dans une transition comparable au tournant historique de 1991, et maintenant l'effondrement du système néolibéral aura des conséquences non moins dévastatrices que l'effondrement du système communiste en 1991.

3. Ce tournant est très important pour la social-démocratie mondiale. D'une part, de nouvelles opportunités s'ouvrent, d'autre part, nous sommes confrontés à de nouvelles menaces, et l'Internationale Socialiste doit s'y préparer.

4. Le Comité a décidé à l'unanimité que Luis Ayala serait un garant de la stabilité et du succès du dépassement des crises par l'Internationale Socialiste et l'a nommé à l'unanimité au poste de Secrétaire Général de l'Internationale Socialiste pour la prochaine période. Aussi, le Comité espère que Pedro Sánchez pourra ouvrir de nouvelles opportunités et a soutenu sa candidature au poste de Président de l'IS.

Étant donné que ses coprésidents étaient absents de la réunion du Comité en raison du fait que l'un est décédé et que l'autre est en prison, au nom de tous les membres du Comité qui ont participé à la réunion des 21 et 22 octobre à Astana :

 

1. Arménie – Dashnaktyutyun
2. Azerbaïdjan – SDPA
3. Biélorussie - SDPB Narodnaya Hramada
4. Kazakhstan – OSDP
5. Kirghizistan – SDK
6. Ukraine – SDPU

 

Président du parti hôte OSDP
Askhat Rahimjanov

 

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RÉSOLUTION

Original : anglais

 

Notre région s’est muée en épicentre de la plus puissante confrontation militaire, géopolitique et civilisationnelle depuis la Seconde Guerre mondiale – la guerre menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine. Ce conflit a embarqué tous les pays de la région, de même que les nations bien au-delà de ses frontières, souvent contre leur gré, et les résultats de cette guerre auront de toute évidence des répercussions sur l’avenir de la région et du monde entier.

La guerre contre l’Ukraine revêt déjà les caractéristiques d’un génocide. Parmi celles-ci, des attaques menées contre les infrastructures sociales essentielles, des attaques et des bombardements contre les populations civiles, l’exécution de civils dans les territoires occupés, des actes de tortures et d’épuration ethnique, des violences sexuelles et physiques contre des civils, et des militaires mobilisés des deux sexes et de tout âge, notamment des enfants de moins de 4 ans.

S’ajoute à cela la menace du recours aux armes nucléaires contre un pays qui les a volontairement rejetées et des actes de provocation contre la centrale nucléaire de Zaporizhzhia et la centrale hydroélectrique de Kakhovka qui pourraient provoquer une catastrophe écologique d’ampleur internationale. Tous ces crimes doivent faire l’objet d’une enquête par un tribunal spécial international, et toutes les parties coupables, y compris les personnes ayant planifié, ordonné et exécuté ces actes, doivent en être tenues responsables.

La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine est avant tout une guerre du despotisme contre les valeurs et principes démocratiques. Face à cette invasion illégale et non provoquée, l’ensemble des démocraties avérées se sont unies en défense de la liberté de l’Ukraine. L’IS réitère sa pleine solidarité avec la lutte menée par le peuple ukrainien et appelle au retrait des forces armées russes de l’ensemble du territoire ukrainien, dans le respect des frontières de 1991.

Le recours à des drones suicides par la Russie contre des installations non militaires en Ukraine, en prenant des civils et des infrastructures sociales pour cible, est une étape extrêmement préoccupante qui constitue une nouvelle violation du droit international. Le Comité en appelle au gouvernement du Tadjikistan à ne pas autoriser la construction d’usines de production de drones iraniens et appelle à des sanctions contre le régime autoritaire iranien qui fournit la Russie en armes de cet acabit utilisées pour tuer des civils en Ukraine. Le Comité exprime toute sa solidarité et son soutien aux personnes manifestant pour la démocratie et l’égalité entre les sexes en Iran.

Le Comité est pleinement solidaire de la population du Bélarus qui a déclaré aspirer à la liberté et à la démocratie, et a rejeté le régime dictatorial d’Alexandre Loukachenko. Il demande en outre la libération totale et sans condition de Mikalai Stakevich, des membres de Narodnaya Hramada et de tous les prisonniers politiques. Leur sort ne peut en aucun cas être utilisé comme monnaie d’échange.

M. Loukachenko est complice du régime terroriste de Vladimir Poutine en Ukraine et ne peut nullement représenter la volonté du peuple bélarusse. Le régime autoritaire n’est autre qu’une menace pour la souveraineté du Bélarus, et non pas le garant de son indépendance, et les agissements de M. Loukachenko ont de facto placé le Bélarus sous occupation. Toute négociation avec le régime doit déboucher sur la libération des prisonniers politiques, le retrait des troupes russes et une passation de pouvoir sonnant le glas de la dictature.

Le Comité prend acte du rapport des sociaux-démocrates du Kirghizistan (SDK) sur les violations des droits humains et les restrictions à la liberté d’expression au Kirghizistan. Il exhorte les autorités du pays à libérer Almazbek Atambaev, Kanykey Aranova, Adilet Baltabay, Yrys Zhekshenaliev et Ruslan Beknazarov, ainsi qu’à cesser de faire pression, à mettre un terme aux procès inéquitables des prisonniers politiques en lien avec les événements de Koi-Tash, et à lever les persécutions contre Aizhan Myrsaliyeva. Le Comité appelle en outre les autorités kirghizes à ouvrir une enquête sur les provocations visant Azattyk, Cactus Media et Kloop.

Le rapport spécial du SDK a été présenté aux membres du Comité qui ont condamné l’agression militaire du Tadjikistan contre le Kirghizistan. Il réitère la position de l’IS voulant qu’un règlement durable de la question de la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan doive être trouvé, et que la seule issue à ce conflit frontalier soit la voie de la diplomatie.

Concernant le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le Comité insiste sur le besoin d’instaurer une paix stable et de mettre définitivement fin aux hostilités. Notre organisation a toujours défendu la paix comme prérequis d’une société prospère qui garantit la protection des droits démocratiques et le bien-être de ses citoyens. Le conflit armé à l’automne 2020 nous a tragiquement rappelé qu’il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit, puisque la guerre engendre plus de souffrance, emporte de nouvelles vies et provoque une escalade de la violence. Il est fondamental que les termes du cessez-le-feu de 2020 soient respectés. L’Internationale Socialiste ne cessera de défendre un règlement pacifique du conflit et d’appeler la communauté internationale au sens large à s’engager pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région.

Les diverses revendications territoriales concurrentes non réglées doivent être résolues sans escalade de la violence ni menace de recours à la force, ce qui ne résoudrait en rien les causes profondes du conflit. Un accord de paix global et pérenne est tributaire d’une reconnaissance mutuelle des frontières internationalement reconnues, de l’absence de revendication territoriale et du respect des droits fondamentaux des citoyens des deux États. Les parties doivent s’engager à ne pas mettre en péril leur sécurité mutuelle en s’abstenant de proférer des menaces ou de recourir à la force d’une manière qui soit contraire aux dispositions de la Charte des Nations Unies. Les récentes opérations et frappes militaires contre des lotissements et des infrastructures civiles entravent la paix dans les pays. L’IS appelle les deux parties à s’engager à retirer leurs troupes positionnées dans l’autre pays. Toute implication d’une tierce partie dans la confrontation militaire est condamnable et doit être arrêtée.

Les deux gouvernements doivent respecter le droit international à tout moment et l’IS condamne les actes de torture en tout temps et en tout lieu. Le Comité appelle au retour des prisonniers de guerre et des détenus, ce qui constituerait une étape importante vers la paix. Les membres du Comité disent leur espoir de voir la délimitation et la démarcation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan mener à la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays et au déblocage du transport et d’autres moyens de communication. Si la paix venait à régner, il serait possible de coopérer dans les domaines d’intérêt mutuel.

Le Comité est résolu à nouer des contacts dans la région avec les partis socialistes et sociaux-démocrates partageant les mêmes idées dans des pays non encore représentés à l’IS.

Il prévoit d’accroître la portée de ses futures activités, avec notamment l’organisation et la tenue d’événements conjoints sous les auspices du Comité pour plus de visibilité et atteindre d’autres pays dans la région. Cela pourrait être notamment la tenue de forums communs avec les représentants des jeunes et des femmes des partis membres ou avec la participation d’institutions gouvernementales et d’experts qui partagent notre ambition de faire avancer et de populariser la social-démocratie.

Le Comité ne cessera d’être une plateforme permettant aux partis de renforcer leurs liens et d’échanger leurs expériences de renforcement de leurs structures. D’autres activités prévoient l’organisation de séminaires pratiques pour un partage d’expertise entre les membres du Comité, de même que des initiatives impliquant d’autres continents afin d’apprendre des réussites de partis membres de l’IS dans d’autres régions du monde.

Les membres du Comité demeureront mobilisés en faveur d’un règlement pacifique des situations de conflit dans les pays de la région.

 

 

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Participants